Barthès invite un ringard

Publié le par Yves-André Samère

Il nous la baille belle, Barthès. Non seulement il invite Scorsese dans son émission « Quotidien », mais il le couvre de fleurs et le classe au nombre des plus grands réalisateurs de l’histoire. Hélas, au moment de citer ses « meilleurs » films, il s’en tient à deux films de ses débuts, Taxi driver et Raging bull, toujours cités partout, et qui remontent à 1976 et 1980, en oubliant les innombrables navets qui ont suivi. Par exemple, l’abominable The king of comedy, où il ridiculise le talent de Jerry Lewis, bien plus talentueux que lui, ou New York stories, trois sketches de Coppola, lui-même et Woody Allen, où seul ce dernier, plus inventif dans le cocasse, a trouvé grâce aux yeux de la critique. Mais je n’oublie pas Les nerfs à vif, film grotesque dans lequel De Niro cherchait à tuer l’avocat qui n’avait pas réussi à lui éviter une condamnation – film qui n’était que le remake d’un film du même titre, datant de 1962, de Jack Lee Thomson, avec Gregory Peck et Robert Mitchum, sans aucun défaut, ou Kundun, sur le Dalaï Lama, où le palais de Mao à Pékin était représenté par... la préfecture de Casablanca ! Quant à son avant-dernier film, Silence, même ses inconditionnels l’ont traîné dans la boue tant il était pénible.

Au fond, Scorsese n’a réussi que dans un seul domaine : avec son argent, il fait remettre à neuf des films anciens, de la grande période hollywoodienne. Hélas, il ne les choisit pas toujours bien, et je pense à un film coréen de 1960, mis bien à tort au rang des chefs-d’œuvre, La servante, de 1960,et qui était particulièrement raté.

(NB : une belle boulette de Barthès, à propos du dernier film de Scorsese, The Irishman. « Il sort sur Netflix, allez le voir ». Il ignore que les films qui sortent sur Netflix, on ne VA PAS les voir, on les regarde sur sa télévision... à condition d’avoir pris un abonnement payant !

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