Le Mur de Berlin n’est pas « tombé » !
Après-demain 9 novembre, on commémorera, la disparition du Mur de Berlin, il y a trente ans. Mais vous n’en avez pas un peu marre d’entendre ce fait qualifié de « CHUTE du Mur de Berlin » ?
Si le Français avaient quelques notions du, euh... du français, ils sauraient qu’une chute est toujours un évènement accidentel. Or le Mur n’a pas été effacé par accident ! Sa disparition a été prévue par les autorités politiques, elle a été organisée, fixée à une date qui a été choisie, elle a été minutieusement filmée afin d’être vue dans le monde entier, et cela ne peut pas être accidentel ! Prenons un exemple évident : lorsqu’un parachutiste saute d’un avion en vol, personne n’a jamais prétendu qu’il faisait une « chute » ! Chacun, et l’intéressé lui-même, sait qu’il effectue un saut, acte on ne peut plus volontaire.
Comment, dès lors, qualifier le sort du Mur de Berlin ? C’est très simple, il s’agit d’une démolition. Acte qui correspond totalement aux circonstances ayant produit et entouré sa disparition. Et une démolition, ce n’est en aucun cas « accidentel ».
NB : Daniel Bilalian, qui présentait le journal télévisé d’Antenne 2 (laquelle n’avait pas encore été rebaptisée « France 2 ») le lendemain de l’évènement, n’était pas, lui, tombé dans le piège, et avait parlé de « l’ouverture du Mur de Berlin ».
On est donc tout à fait fondé à souhaiter que les médias adoptent enfin le terme exact. Et à se demander pourquoi la totalité des médias et des hommes politiques s’obstinent à s’entêter dans une pareille erreur de langage.