Le Mur de Berlin n’est pas « tombé » !

Publié le par Yves-André Samère

Après-demain 9 novembre, on commémorera, la disparition du Mur de Berlin, il y a trente ans. Mais vous n’en avez pas un peu marre d’entendre ce fait qualifié de « CHUTE du Mur de Berlin » ?

Si le Français avaient quelques notions du, euh... du français, ils sauraient qu’une chute est toujours un évènement accidentel. Or le Mur n’a pas été effacé par accident ! Sa disparition a été prévue par les autorités politiques, elle a été organisée, fixée à une date qui a été choisie, elle a été minutieusement filmée afin d’être vue dans le monde entier, et cela ne peut pas être accidentel ! Prenons un exemple évident : lorsqu’un parachutiste saute d’un avion en vol, personne n’a jamais prétendu qu’il faisait une « chute » ! Chacun, et l’intéressé lui-même, sait qu’il effectue un saut, acte on ne peut plus volontaire.

Comment, dès lors, qualifier le sort du Mur de Berlin ? C’est très simple, il s’agit d’une démolition. Acte qui correspond totalement aux circonstances ayant produit et entouré sa disparition. Et une démolition, ce n’est en aucun cas « accidentel ».

NB : Daniel Bilalian, qui présentait le journal télévisé d’Antenne 2 (laquelle n’avait pas encore été rebaptisée « France 2 ») le lendemain de l’évènement, n’était pas, lui, tombé dans le piège, et avait parlé de « l’ouverture du Mur de Berlin ».

On est donc tout à fait fondé à souhaiter que les médias adoptent enfin le terme exact. Et à se demander pourquoi la totalité des médias et des hommes politiques s’obstinent à s’entêter dans une pareille erreur de langage.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Je prends plutôt le mot "chute" comme "l'échec, la fin, l'abolition, etc..." On dit la "chute de l'empire Romain", or il n'a pas été démoli pierre à pierre, ou la "chute" de tel gouvernement ou dictateur. Bien sûr qu'il a existé matériellement, bien sûr qu'il a été démoli, mais ici c'est plutôt le symbole de la chute de la RDA liée à sa disparition matérielle. Bon, c''est ma vision des choses, que l'on peut bien sûr réprouver.
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Y
Le recul de « Voilà ! » a coïncidé avec l’expansion de « En fait », devenu envahissant.
D
Le psittacisme (j'aime beaucoup ce mot) : parler comme un perroquet, autrement dit un psittacidé. C'est "compliqué" en est un des exemples ! Par contre, on entend moins "voilà". Un clou en chasse un autre.
Y
Que le Mur ait été démoli pierre à pierre ou autrement, c’est sans importance. Et dans ce cas de la RDA, il faut dire “la chute du régime communiste”. Rien à voir avec un mur. Je vise plutôt le fait que TOUT LE MONDE dit la même chose, comme une assemblée de perroquets.