Kirk Douglas est mort

Publié le par Yves-André Samère

Kirk Douglas est mort hier. Il avait eu 103 ans le 9 décembre dernier. Aujourd’hui, toutes les radio-télés parlent de lui, et il valait bien ça, puisque, non seulement il a été une immense vedette, mais aussi un homme droit et qui pensait bien. On ne cesse aussi de répéter qu’il a engagé Stanley Kubrick afin de réaliser le film Spartacus, parce que les deux hommes se connaissaient déjà, pour avoir fait ensemble Paths of glory (en français, Les sentiers de la gloire), sur les soldats fusillés durant la Première guerre mondiale. Ce qu’on oublie de dire, c’est que tous deux s’étaient brouillés durant le second tournage, car leurs opinions divergeaient sur le sens politique de ce film (lire ICI). Douglas avait reconnu que son metteur en scène était un génie du cinéma, mais que c’était aussi et surtout « un sale con » – ce qui était en effet tout à fait exact –, tyrannique et sadique : entre autres saloperies, il avait failli éborgner Malcolm McDowell en lui imposant des écarteurs de paupières dans une scène-clé d’Orange mécanique.

Douglas ne s’entendait pas non plus avec John Wayne, qui était du Parti Républicain, alors que Douglas était démocrate. De plus, Wayne lui avait reproché d’avoir interprété Van Gogh, « un faible », « un homosexuel ».  Alors que lui a été partisan du mariage gay. Mais John Wayne était un sombre imbécile, on le sait.

Sa seconde femme, Anne Douglas, née à Hanovre, était comme lui polyglotte, car elle parlait l’anglais, le français, l’italien et l’allemand. Lui a participé à l’émission de Bernard Pivot, « Apostrophes » à l’occasion de la sortie d’un de ses propres livres. Ajoutons qu’ayant été membre du jury au Festival de Cannes, il avait déclaré que cela ne lui plaisait pas, car ce travail consistait à juger les autres.

Enfin, il est inexact qu’il parlait « parfaitement » le français, comme on l’écrit un peu partout. Disons qu’il le parlait aisément.

De tous ses films, celui que je préfère mais qui n’est presque jamais nommé, c’était Ace in the hole (en français, Le gouffre aux chimères), de Billy Wilder, où il incarnait un salaud de journaliste. Là, c’était un vrai rôle.

Aucune vedette en vie ne le vaut.

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