Polanski coupable ? Aucun doute : oui !
Résumons, et disons les choses crûment : à quarante-et-un ans, Polanski a violé une jeune fille de treize ans, Samantha Geimer, après lui avoir fait prendre du Quaalude (pendant une prétendue séance de photo – c’était le prétexte officiel à sa présence dans la villa de Jack Nicholson, alors absent). Puis il s’est sauvé pour échapper à la justice des États-Unis.
Or il est très facile, pour les journalistes français, de demander aux États-Unis les archives du dossier, et de lire le témoignage de Samantha Geimer. Elle était dans un jacuzzi avec Polanski, qui avait refusé l’entrée de sa mère Jane Gailey, petite actrice très peu connue, à la séance photo (c’était la deuxième séance) : elle se trouvait dans le jardin, près de la guérite du vigile, et elle attendait, avec anxiété, que sa fille revienne. Pendant ce temps, à l’intérieur, Polanski a d’abord pénétré vaginalement la fille, puis lui a demandé « C’est quand tes prochaines règles ? ». Comme elle ne savait pas, il s’est retiré et l’a pénétrée par derrière.
Arrêté le lendemain sur plainte de la mère, Polanski paye une caution de 2500 dollars, mais Samantha ayant témoigné contre lui, il est inculpé pour avoir : 1. fourni une substance prohibée à une mineure, 2. s’être livré à des actes licencieux et de débauche, 3. s’être rendu coupable de relations sexuelles illicites, 4. s’être rendu coupable de perversion, 5. s’être rendu coupable de sodomie et 6. s’être rendu coupable de viol. Mais il reste en liberté sous caution. Et, quatre mois plus tard, il peut plaider coupable pour – seulement – rapports sexuels illégaux avec un mineur : les autres charges sont abandonnées après une négociation de son avocat avec le procureur, le but étant d’éviter un procès public, coûteux pour l’État, procédé courant aux États-Unis.
Depuis, il est interdit de séjour aux États-Unis, mais peut se rendre librement en France (puisqu’il y est né), en Suisse et en Pologne.