Le cinéma ? De profundis !

Publié le par Yves-André Samère

On nous parle beaucoup de cinéma en ce moment, essentiellement pour déplorer qu’il n’y a plus beaucoup de spectateurs dans les salles. Et on explique ce vide relatif par le fait que les spectateurs potentiels ont peur de la contagion, ou regimbent à l’idée de porter un masque, mais on n’évoque jamais le fait pourtant indéniable que les films sont de plus en plus mauvais !

Or, si je ne suis allé que trois ou quatre fois au cinéma depuis le 22 juin, c’est bien la raison : je ne veux pas me casser le nez sur des pellicules médiocres, qui réussiront avant tout à favoriser mon sommeil, histoire de compenser le fait que, le matin, je me lève très tôt.

Les pires sont les films français, des comédies de bas étage auxquelles on a habitué le public, qui ignore ou a oublié que, naguère, le cinéma français, et pas seulement lui, comptait des génies parmi ses cinéastes. Or les grands cinéastes français, Renoir, Duvivier, Clouzot, Guitry et tant d’autres, sont tous morts et n’ont eu aucun remplaçant. Sur ce terrain on a tant fait que le même phénomène qui se produit en France est identique à celui qui a ravagé les États-Unis, où l’on a réussi à faire disparaître le vieil Hollywood, et où ne survivent que Spielberg, qui travaille beaucoup en Europe, et Woody Allen, qui ne sort guère de New York !

Les ringards, on les connaît, et je ne vais pas leur faire l’honneur de les nommer. Mais ces incapables nombrilistes, abonnés au Festival de Cannes, où l’on se soucie peu de cinéma (les vrais festivals sont à Venise, à Berlin, à Toronto, qui présentent les seuls bons films réalisés de nos jours, souvent espagnols, suisses, et de plus en plus souvent coréens), travaillent aujourd’hui pour Netflix ou Amazon, et ont abdiqué.

Qu’ils reposent donc en paix !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Je sais bien, mais il n'est pas dans la note du film, en tant qu'acteur, il en fait trop selon moi.
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Y
Un prêtre catholique qui en fait trop ? Scandale ! Jean-Paul II était si discret, lui...
J
C'était resté en suspens. Merci mille fois ! .<br /> J'arrête momentanément de regarder "les amitiés particulières" même si, à chaque fois, je découvre de nouvelles raisons de m'éblouir. Il y a aussi les choses qui me déplaisent de plus en plus comme Bouquet<br /> Mais grâce à votre dvd, je sais que je pourrai y revenir, et c'est sûr que je le ferai.<br /> Je pourrai écrire des pages et des pages sur ce film et Didier. Si je rencontrai une fée ou un puissant génie, je lu demanderais les moyens financiers et autres de tourner à nouveau ce film , en beaucoup plus long à la lumière de livre. Et je ferais tout pour dénicher la perle rare qui remplacerait Didier. <br /> Et dire que le film a été tourné en 6 semaines ! <br /> <br /> .
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Y
Le personnage joué par Michel Bouquet tient évidemment le rôle du méchant de cette histoire : c’est un pervers qui mériterait quelques années de prison. Mais, protégé par sa hiérarchie, cet homme incarnait les prêtres qui ont détruit la vie d’un nombre considérable de jeunes garçons. Le plus voyant, c’est que l’auteur du livre était lui-même un pervers, et il s’en est vanté dans un de ses livres autobiographiques, où il raconte que lui et Montherlant se partageaient un moins de seize ans, qui se faisait sodomiser par eux, contre quelques récompenses sonnantes et trébuchantes, jusqu’au jour où leur victime, la veille de son seizième anniversaire, leur a annoncé qu’il avait décidé de cesser ce genre de relations. Le personnage de Bouquet relevait donc du vécu. Mais, à cette époque, ces relations étaient plutôt bien vues.
J
Vous avez bien reçu mon mail, cher ami cinéphile ?
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Y
Non, et je crains bien qu’il ne me parvienne pas, car j’ai perdu mon mot de passe. Essayez une autre adresse, jpm.369@free.fr. Désolé pour ce contretemps.
J
Pour Peyrefitte et"les amitiés particulières" que je suis en train de finir, trop d'érudition, (notamment concernant toute la liturgie et les textes chrétiens) cela nuit à l'intérêt du roman pour ceux qui n'y attachent pas grand-prix. Et puis cela s'associe très mal aux passages poétiques et romantiques,
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Y
Il se vantait sans arrêt d’écrire dans un français parfait, et mieux que Voltaire. Jusqu’au jour où, dans un de ses livres, j’avais lu que Marguerite Yourcenar avait "stupéfait les académiciens". Je lui avais fait remarquer la faute de français, puisque le verbe stupéfaire n’existe pas, et qu’il fallait dire qu’elle avait stupéfié les académiciens. Il m’avait répondu que c’était la faute du logiciel de traitement de textes qui, lorsqu’on corrigeait tel détail à tel endroit, faisait apparaître une faute à tel autre endroit ! Il tombait mal, les traitements de textes, je connais et je les utilise.
J
Bonté divine !<br /> Est-ce que je peux communiquer avec vous par l'intermédiaire de la rubrique "contact", ne serait-ce que pour ne pas étaler mon ignorance et pour préserver mon anonymat ?
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Y
Bien sûr ! Cette rubrique est faite pour ça.
J
Dans "Les amitiés particulières " où il devait avoir 12-13 ans, il réussit ce tout de force de parler souvent comme dans une pièce classique, en rendant ses propos clairs, sculptés, et à rester naturel, du moins vivant et habitant sincèrement son rôle; Et avec un tempo extraordinaire qui le met toujours au centre; Et toujours avec cette lumière sur le visage; <br /> J'ai cherché à voir les autres films où il a tourné à l'époque : la communale, les pianos mécaniques, David Copperfield je crois; pas moyen . Vraiment je regrette !
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Y
Il avait en effet treize ans. « David Copperfield », jamais vu, car je ne vivais pas en France, était un téléfilm sorti en janvier 1965. Mais je peux vous envoyer en copie de DVD (si je parviens à les copier en Mpeg) « Les pianos mécaniques », « L’innocent » et « Les amitiés particulières ».
J
J'ai vu, il y a peu, "Les amitiés partlculières" de Delannoy avec, comme dit l'autre, un plaisir extrême.<br /> En me renseignant, j'ai appris quel sinistre personnage était l'auteur du livre . Années 50-60, un paradis pour les pédophiles; <br /> Le film, très bien fait à tous points de vue à mon sens, est illuminé par le jeune Didier Haudepin. Sans lui, ce serait moins..<br /> Donc, comme j'ai l'esprit d'escalier, j'ai acheté et suis en train de lire le livre. Evidemment on a 2 disciplines différentes.<br /> J'en tire la conclusion qu'il faudrait refaire les amitiés particulières avec la manière de faire des films des années 60, le souci de donner une vraie classe, une vraie profondeur à ce film, le souci du texte, mais en exploitant mieux des aspects, des richesses qui se trouvent dans le livre. Gros problème : trouver un jeune acteur avec le charisme et le talent de Didier.
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Y
J’aimais aussi beaucoup Didier Haudepin, que j’ai souvent vu au théâtre : sans lui, la pièce de Montherlant « La ville dont le prince était un enfant », que l’auteur refusait jusqu’alors de faire représenter, n’aurait jamais été jouée, or, à partir de ses dix-sept ans, il a tenu le rôle pendant trois ans au Théâtre Michel. Au cinéma, son dernier rôle a été pour le film de Visconti « L’innocent ». Puis il a abandonné la carrière d’acteur pour devenir décorateur de Claude Villers sur FR3, puis réalisateur (de trois films), puis producteur. Pour le cinéma, il a été le fils de Jacques Brel et de Jeanne Moreau ; pour la télévision, celui de Simone Signoret. Pour le théâtre, celui d’Yves Montand et de Paul Meurisse, entre autres. Mais il n’aimait pas faire l’acteur, comme il disait. Il ne travaille plus du tout, seule sa sœur Sabine, qui, quoique plus jeune, avait débuté avant lui pour François Truffaut, et qui est encore en activité. Il manque beaucoup au monde artistique.
Y
Vous écrivez, à propos de Peyrefitte, que ce fut « un sinistre personnage ». Comme j’ai échangé avec lui quelques lettres, je peux ajouter que c’était aussi un imbécile. Je lui avais offert de lui envoyer un livre sur « Homère au féminin », ouvrage très savant et assez audacieux de Raymond Ruyer, qui aurait dû l’intéresser. Il m’avait répondu que ce genre de livre ne l’intéressait pas.
J
Je ne viens plus, à regret, sur votre site, problèmes mystérieux de logiciels malveillants.<br /> Le cinéma actuel me dégoûte.<br /> Mais je voulais dire que je trouve scandaleux que, pour la mémoire de Robert Lynen, arrêté, torturé et fusillé par les Allemands en 44 à 24 ans, on n'ai pas la décence de permettre à tout le monde de voir ses films d' avant la guerre (principalement pour la jeunesse)<br /> il mérite au moins ça. '
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Y
Je suis souvent accablé par des logiciels malveillants, et je passe des journées entières à tenter de les contourner, même si rien ne transpire ici.<br /> <br /> Pauvre Robert Lynen, inoubliable dans son premier rôle en vedette, celui de Poil de Carotte. En dix ans, il a joué dans onze films, souvent réalisés par de grands réalisateurs comme Duvivier, dont je possède deux ou trois, par exemple "Le petit roi". Mais la vie (et les nazis) ne l’a pas épargné.
R
L’orthographe est la politesse de l'écrit.<br /> Quant à l'émission, un peu d’indulgence. Cette personne, à son accent, était certainement d'origine étrangère.
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Y
Je ne rédige pas les commentaires de mes visiteurs, et n’ai pas non plus le pouvoir de les modifier. Simplement, je les garde s’ils sont pertinents.
Y
Non, c’était bien une Française, d’ailleurs assez connue dans le monde du spectacle. On ne peut pas être indulgent avec ces gens qui croient pouvoir nous expliquer comment parler le français.
D
En qualité de documentaliste dans un service juridique, j'ai eu le "privilège" de corriger des pages et des pages d'analyses de docteurs en Droit... pour la majorité, l'orthographe et le français n'étaient qu'une matière facultative. Visiblement leurs (longues) études n'incluaient pas ces matières... Pour beaucoup, aussi, l'orthographe était la "science des sots", ce que j'ai entendu souvent comme justification de leur part. Avec de telles idées dans la tête, pourquoi faire un effort ?
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Y
Prétendre que l’orthographe est la science des sots, cette niaiserie m’a toujours horripilé. Cela revient à créer des catégories articicielles qui n’ont aucune raison d’être. C’est un peu comme si, en mathématiques, on écartait l’algèbre parce qu’on préfère la géométrie, ou l’inverse. Il faut prendre tout, ne rien exclure.