Le cinéma ? De profundis !
On nous parle beaucoup de cinéma en ce moment, essentiellement pour déplorer qu’il n’y a plus beaucoup de spectateurs dans les salles. Et on explique ce vide relatif par le fait que les spectateurs potentiels ont peur de la contagion, ou regimbent à l’idée de porter un masque, mais on n’évoque jamais le fait pourtant indéniable que les films sont de plus en plus mauvais !
Or, si je ne suis allé que trois ou quatre fois au cinéma depuis le 22 juin, c’est bien la raison : je ne veux pas me casser le nez sur des pellicules médiocres, qui réussiront avant tout à favoriser mon sommeil, histoire de compenser le fait que, le matin, je me lève très tôt.
Les pires sont les films français, des comédies de bas étage auxquelles on a habitué le public, qui ignore ou a oublié que, naguère, le cinéma français, et pas seulement lui, comptait des génies parmi ses cinéastes. Or les grands cinéastes français, Renoir, Duvivier, Clouzot, Guitry et tant d’autres, sont tous morts et n’ont eu aucun remplaçant. Sur ce terrain on a tant fait que le même phénomène qui se produit en France est identique à celui qui a ravagé les États-Unis, où l’on a réussi à faire disparaître le vieil Hollywood, et où ne survivent que Spielberg, qui travaille beaucoup en Europe, et Woody Allen, qui ne sort guère de New York !
Les ringards, on les connaît, et je ne vais pas leur faire l’honneur de les nommer. Mais ces incapables nombrilistes, abonnés au Festival de Cannes, où l’on se soucie peu de cinéma (les vrais festivals sont à Venise, à Berlin, à Toronto, qui présentent les seuls bons films réalisés de nos jours, souvent espagnols, suisses, et de plus en plus souvent coréens), travaillent aujourd’hui pour Netflix ou Amazon, et ont abdiqué.
Qu’ils reposent donc en paix !