Internet, c’est si simple !
Il doit bien vous arriver, comme cela m’arrive un peu trop souvent, d’avoir besoin d’une aide, parce que rien ne marche. Dans ce cas, il ne manque pas de bonnes âmes pour vous proposer une aide, évidemment gratuite.
En général, cela se passe ainsi : vous vous connectez sur un site susceptible de vous conseiller. Et là, cela ne rate jamais, on vous prie de cliquer sur un lien hypertexte qui vous enverra en principe sur une page où on vous expliquera, en principe, comment vous tirer d’affaire.
Hélas, ledit lien vous envoie, non pas sur une page d’aide, mais sur l’en-tête d’un site bien intentionné, qui va vous prier de... taper un mot de passe vous permettant d’envoyer vos doléances. Bien entendu, vous ignorez tout dudit mot de passe indispensable. Mais un autre lien hypertexte vous dirige vers une autre page tout aussi charitable, qui, soit vous pose des questions très indiscrètes, du genre Comment s’appelait votre meilleur ami ? ou Quelle est votre ville natale ?, soit vous demande le montant de votre compte en banque (ma banque fait ça !), soit encore votre numéro de téléphone toujours « portable », comme ils disent, alors que vous n’avez pas de téléphone autre que fixe (oui, ne pas avoir de téléphone mobile, aujourd’hui, est un délit, par exemple à la Poste, et je sais de quoi je parle pour être passé par là).
Au bout du compte, vous voilà embringué dans un cycle infernal, où on vous réclame un mot de passe qu’on ne peut vous révéler que sur un autre site, qui réclamera à son tour un mot de passe que vous ne connaissez pas plus que le premier.
Et on s’étonne que des gens se suicident !
Internet vous pourrit la vie, et il n’y aura pas de retour en arrière, car chaque jour ajoute une nouvelle complication, bien sûr destinée à vous protéger contre le piratage, bon prétexte apparemment inusable. Et qui est moins redoutable que cet obsédant esprit tatillon.