Jetons nos ausweis !
Aujourd’hui est un jour faste : nous sommes débarrassés de cette obligation absurde et très peu justifiée, nous déplacer munis d’une attestation dérogatoire (quel jargon !) faisant office des fameux ausweis qu’utilisaient les nazis chez nous, au temps de l’Occupation. Il fallait bien un Macron pour remettre à l’honneur ce papelard qui faisait de nous tous des délinquants en puissance.
Je dois dire que j’ai toujours, par précaution, eu ce papier sur moi lors de mes sorties. Mais aussi, que jamais je n’ai été contrôlé par un policier. Mieux encore : bien que je vive à deux pas d’un commissariat du centre de Paris, je n’ai jamais croisé le moindre policier dans le quartier ! Je leur faisais peur ? Ou les policiers parisiens avaient-ils conscience de ma propre insignifiance ? Oui, je dois tomber juste, on m’a sûrement pris pour un minus.
En somme, dès aujourd’hui et avant le prochain revirement des princes qui nous gouvernent, on se sent pousser des ailes. Mais que va-t-on faire de toute cette liberté qui nous tombe dessus, alors qu’on nous avait si bien dressés ? Cinémas, théâtres et musées restent fermés, pour nous punir sans doute. C’est la liberté à laquelle on a rogné les ailes.