Prodiges 2020, demi-finale

Publié le par Yves-André Samère

Ce soir aura lieu sur France 2 la finale de Prodiges, une émission que je ne raterais pour rien au monde. J’avais suivi la demi-finale, diffusée le mardi 1er décembre, dont je parle ici, et trouvé le palmarès plutôt bon, malgré quelques petites réticences, mais sans aller jusqu’à penser comme les crétins de chez Hanouna, qui ont déclaré que cette émission était « chiante » (sic) et que les jeunes candidats étaient « des vieux » (resic).

Hélas, celle qui commence la soirée, c’est Stella, pianiste monégasque de quatorze ans, qui a déjà joué en public, et qu’on a eu la mauvaise idée de faire accompagner par un orchestre, alors que la Sonate au Clair de Lune de Beethoven n’a pas été composée pour recevoir un tel accompagnement. Et Renaud Capuçon, membre du juré, a commenté aussi stupidement en affirmant que ce morceau était très difficile, ce qui est exagéré, et qu’il était d’une violence inouïe (il se prend pour Nagui ?).

Suivit Élise, âgée de neuf ans, et chanteuse, qui m’a laissé indifférent. Heureusement, le candidat suivant, Paul, seize ans et danseur, qui a déjà dansé à l’Opéra de Paris, est très grand, très beau, et danse admirablement le Casse-Noisettes de Tchaïkovsky.

Le suivant, Raphaël, âgé de treize ans et violoniste venu de Majorque, comparaissait en même temps que son frère Paul (oui, deux frères dans la même compétition !). Très sympathique et fort doué, il a beaucoup plu au public.

Ensuite, ce fut le tour d’Aliénor, quinze ans, et chanteuse, qui s’attaquait à l’Habanera de l’opéra Carmen, de Bizet. Un air assez acrobatique, et qui a peu convaincu.

La suivante, Pénélope, danseuse bordelaise de seize ans, qui a déjà étudié à la Scala de Milan et a dû redébuter après une opération, s’est attaquée à un chef d’œuvre de Beethoven, le deuxième mouvement de la Septième symphonie. Elle s’en est assez bien tirée.

Ensuite est venue Lou, clarinettiste de quatorze ans, qui a joué la Czardas de Monti, morceau très populaire, mais qui n’a pas suffi pour lui faire gagner une place dans le classement.

Auguste, jeune Noir de seize ans, à la voix grave, a chanté du John Lennon.

Juliette, danseuse classique et jolie fille de treize ans (mais pourquoi la crétine qui présentait la soirée l’a-t-elle qualifiée de l’expression stupidissime de « trop mignonne » ?), a dansé sur une musique de John Williams, célèbre compositeur pour les films à succès, notamment ceux de Spielberg.

Liam, le frère de Raphaël, âgé de quinze ans, a joué au piano le Rêve d’Amour numéro 3 de Liszt, qu’il a très bien interprété.

Armand, rémois de douze ans, vint ensuite pour chanter en anglais un chant de Noël très connu, Angels from the realms of glory, hélas massacré par des coups de cymbale ridicules, mais acclamé par le public.

Aaliya, jeune Noire marseillaise de quinze ans, a dansé sur la Cinquième Danse hongroise de Brahms, hélas interrompue par un faux et ridicule incident technique visant à montrer qu’elle pouvait aussi danser de la danse pop.

Mais la grosse innovation de la soirée a été de permettre à Stan, âge de seize ans, de jouer sur... un orgue, spécialement amené sur scène, ce qui jamais ne s’était vu. Oh, pas un orgue géant comme ceux de Notre-Dame ou de Saint-Eustache, mais un orgue de taille réduite, doté de seulement trois claviers et un pédalier, instrument dont il ne joue que depuis deux ans, véritable exploit, et sur lequel il a joué l’Ouverture des Noces de Figaro, de Mozart.

Isabelle, seize ans, qui vivait à Denver mais a déménagé à Paris, préfère l’opéra, mais a hélas choisi de chanter une rengaine d’Ennio Morricone, qui accompagnait le film Il était une fois dans l’Ouest. Fâcheuse option, qui aurait dû lui ôter toute chance de se qualifier pour la finale. Dommage, elle a une très belle voix.

Pour clore la soirée, Iman, très beau Martiniquais de quinze ans, émigré à Lyon où il vit tout seul, parce que les écoles de danse n’existent pas en Martinique, a dansé sur la Marche turque de Mozart.

Le palmarès a gardé Stella et les deux frères musiciens, choisis par Renaud Capuçon.

La chanteuse Julie Fuchs a élu Auguste, Armand et Isabelle.

Quant à la danseuse Marie-Claude Pietragalla, elle a choisi Juliette, Paul et Pénélope.

Les six sélectionnés, nous les retrouverons ce soir pour la finale.

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