Top model ?
L’agence de mannequins Élite organise un recrutement de jeunes filles dans un supermarché de la région parisienne, et aussitôt, les radios parlent d’un casting de top models.
Passons sur l’horrible mot casting, qui évoque à la fois la castration et le verbe espagnol castigar, lequel, sauf erreur, signifie « châtier »...
Mais pourquoi parler de top models à propos de filles qui n’ont jamais exercé la profession de mannequin ? Comme l’indique la traduction littérale de cette expression, un top model est un mannequin parvenu au sommet de sa profession, donc célèbre et très bien payé. Pas le cas d’une débutante, encore moins d’une postulante, non ?
Par conséquent, qualifier de top model un mannequin en herbe ou qui n’a jamais exercé ce métier est aussi ridicule que si l’on parlait d’une « étoile » à propos d’une élève danseuse qui n’est même pas encore un petit rat de l’Opéra !
(Rappelons qu’il existe cinq « grades » dans la hiérarchie de la danse à l’Opéra. Dans l’ordre d’importance croissante, ce sont le quadrille, tout en bas ; puis le coryphée ; puis le sujet, soliste qui commence à être bon ; puis le premier danseur ; et enfin l’étoile. Le fameux « petit rat » est encore un élève, qui peut être figurant dans un spectacle, mais pas davantage)