Espions portables

Publié le par Yves-André Samère

Depuis qu’ils existent, je me méfie des téléphones cellulaires, qu’on préfère, en France – et en France seulement –, appeler « téléphones portables ». Or « Le Canard enchaîné », cette semaine, nous donne une raison supplémentaire de ne pas posséder un de ces engins.

Tout le monde sait qu’un téléphone cellulaire ne reçoit ni n’émet d’ondes radios quand il est éteint. En revanche, ce que ses utilisateurs ignorent, c’est qu’il a, lorsqu’il est allumé, des fonctions que les opérateurs se gardent bien de vanter dans leurs publicités.

Allumé, ce téléphone (qu’on dit portable) peut en effet se comporter comme un micro qu’un espion aurait à votre insu placé chez vous. Autrefois, pour vous espionner à domicile, il fallait qu’une barbouze se déplace, s’introduise dans votre appartement et trafique votre téléphone (filaire) : démontage du combiné, pose d’un micro miniature, remontage du combiné. Pas pratique, tout cela. Aujourd’hui, il suffit que l’opérateur, Bouygues, Orange ou SFR, transmette par onde radio un code informatique, pour que le micro de votre portable, celui qui vous sert à parler avec vos correspondants, reste activé en permanence et envoie vers le standard la totalité des sons qu’il perçoit. Ne reste plus qu’à enregistrer le tout. Techniquement, on appelle cela « écoute discrète», ben voyons. Et c’est la loi « Perben II », modifiant la loi de 1991 sur les écoutes téléphoniques, qui a rendu cela possible.

Bien entendu, l’exploitation de ces enregistrements n’est autorisée que par un juge, théoriquement, et l’activation du fameux code ne peut être demandée que par la police. Mais quand le processus est si facile à mettre en œuvre, qu’il peut être utilisé sur des milliers d’écoute, quel juge peut vérifier ce qu’a récolté la police ?

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Bien fait pour tous les crétins collés au "téou". Comme ce pyromane qui a foutu le feu au plateau de l'Arbois (13) à trois endroits, sans même penser à éteindre son portable. Tant mieux. Comme lors d'une panne générale d'électricité, un adolescent, hélas de ma famille, avait décidé d'aller regarder la télévision dans sa chambre...
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