Ministres de bon conseil

Publié le par Yves-André Samère

Ils n’ont pas fini de nous enchanter par leurs conseils judicieux, les ministres des Finances successifs. C’est une femme qui est en poste actuellement, et elle est encore plus brillante que ses prédécesseurs masculins : souvenez-vous du raz de marée d’enthousiasme qu’avait entraîné, auprès des automobilistes, son fameux « Faites du vélo » pour éviter la hausse du prix de l’essence.

De ces ministres, on n’en a connu aucun pour éviter, face à la vie chère, le récurrent et très intelligent « Avant d’acheter, comparez les prix dans les différents magasins autour de chez vous ». D’abord, merci de nous croire assez stupides pour n’y avoir pas pensé tout seuls. Ensuite, on voit bien qu’aucun des princes qui nous gouvernent si bien n’a coutume de faire son marché. Leurs provisions de bouche, ils les font commander au téléphone par leur cuisinière, et se les font livrer à domicile (par la porte de service).

À supposer qu’il n’habite pas dans un village ou dans un quartier dont la totalité des magasins d’alimentation se réduit à une supérette qui a ainsi le monopole, le vulgum pecus, lui, a certainement du temps de reste pour, primo, faire le tour de tous les magasins du voisinage et y relever les prix de tous les articles qui l’intéressent (sachant en outre que les prix changent quotidiennement), puis, secundo et ce préliminaire accompli, de refaire la tournée afin d’acheter aux bons endroits les produits dont il a besoin : les patates chez Machin, le lait chez Tartempion, le pain chez Raimu, et le bifteck (s’il lui reste de l’argent, mais il y a peu de chances) à la boucherie Sanzot. Rien de plus simple ni de plus commode.

C’est cela qu’ils ont de bon, nos gouvernants, toujours proches du peuple.

Bon, je vous laisse, il faut que j’apporte ma montre chez Cartier afin de changer le bracelet, dont la couleur ne me plaît plus, avant de prendre mon avion pour Marrakech, où Anne et DSK m’ont invité à passer le week-end dans leur riad. Comme je ne peux pas arriver les mains vides, il faut que j’achète au passage chez Fauchon une boîte de caviar de Tétrochian.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :