La religion fonde tout... hélas !
Je me suis moqué ici même de ces bipèdes qui, chaque fois que l’expression « trente-trois ans » vient dans une conversation, dégainent automatiquement ce beau commentaire, arme secrète de ceux qui n’ont rien à dire et tiennent à le faire savoir : « l’âge du Christ ». Prouvant au passage qu’ils ignorent l’Histoire et ne savent pas non plus ce qu’est un christ (un chef à la fois politique et religieux, que Jésus n’a jamais été).
Il y a aussi la fameuse Immaculée Conception, dont la plupart des chrétiens eux-mêmes croient qu’elle désigne la conception virginale de Jésus, alors que c’est celle de Marie. Passons.
Si je m’amuse avec ces sottises, c’est parce que... ce ne sont pas des sottises, mais des indices de ce qu’on s’obstine à ne pas voir, le fait que toute notre culture, y compris si nous sommes athées, y compris si jamais nous ne nous sommes intéressés à la religion, toute notre culture, tout notre environnement social, sont inspirés par une religion qui fonde tout, même si elle nous laisse indifférent.
Ne prenons qu’un exemple. En France, nous avons dans l’année onze jours fériés légaux et chômés, c’est-à-dire que la loi oblige les employeurs à payer ces jours-là leurs employés qui pourtant ne travaillent pas. Très bien, c’est la loi, c’est normal. Mais ce qui l’est moins dans une nation séparée des cultes depuis 1905, c’est que, sur ces onze jours, six, donc plus de la moitié, sont des fêtes CATHOLIQUES ou des lendemains de fêtes : Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, le 15 août (Assomption de Marie), la Toussaint et Noël !
Ne restent pour s’opposer à ce déluge de niaises bondieuseries, que le Jour de l’An, le 1er mai, le 8 mai, la Fête Nationale du 14 juillet, et le 11 novembre, auquel je ne prédis pas un grand avenir maintenant que le dernier vétéran de la Grande Guerre est mort.
Et maintenant, demandez plutôt à un athée s’il est d’accord pour supprimer Noël ou la Toussaint ! Je ris d’avance.