Déplacement déplacé
Pourquoi diable un chef d’État se déplacerait-il pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ? Que ce soit en Chine ou ailleurs ? La place d’un chef d’État n’est pas dans les stades, et rien, dans ses fonctions, ne lui prescrit d’assister à des compétitions sportives. A-t-on jamais vu, chez nous, le président de la République se rendre à l’ouverture du Festival de Cannes, ou du festival de théâtre qui se tient à Avignon chaque année en juillet ? Jamais. Dans ces conditions, seule la démagogie (il ne faut pas déplaire aux amateurs de sport, qui sont plus nombreux que les cinéphiles ou les amoureux du théâtre) inspire ces déplacements officiels et qui ne devraient pas l’être.
Ah oui, j’oubliais ! Le sport développe un tas de vertus chevaleresques, le fair-play, et tout et tout. Quelle bouffonnerie ! Le sport de compétition ne profite qu’aux marques commerciales. Les Jeux Olympiques ruinent généralement la ville qui les accueille, et ne rapportent qu’à Pepsi, Adidas, Coca ou Nike. Un point c’est tout.
Quant aux valeurs morales, elles en sortent bien malmenées. À moins de considérer le nationalisme comme une valeur morale...