« Droits » de l’Homme

Publié le par Yves-André Samère

On a aujourd’hui du mal à y croire, mais, au prétendu pays des Droits de l’Homme, la peine de mort a été appliquée, « pour l’exemple », à des gens qui n’avaient tué personne. Laissons de côté Christian Ranucci, le dernier Français exécuté, puisqu’il se trouve encore quelques sceptiques croyant à sa culpabilité, mais voyons plutôt le cas de Fernand Yveton, dont personne ne nie qu’il n’avait PAS de sang sur les mains.

Il était né à Alger le 12 janvier 1926. Ouvrier tourneur, il s’inscrit au Parti Communiste Algérien à l’âge de seize ans, et milite à la CGT, au sein de l’usine à gaz d’Alger où il travaille.

Quand la guerre d’Algérie commence, il est partisan de l’indépendance, ce qui est très rare chez les Pieds-Noirs. Le 14 novembre 1956, il pose une bombe dans son usine, mais règle la minuterie de façon à la faire exploser de nuit, à l’heure où les locaux sont déserts, pour ne faire aucune victime.

Malheureusement pour lui, il se fait surprendre. On l’arrête, on le jette en prison, on le torture. À cette époque, le responsable de ce qui se passe en prison est le ministre de la Justice, un certain François Mitterrand, connu comme un grand pourvoyeur de la guillotine (on exécutait si couramment qu’il fallut construire une seconde guillotine !). Malgré les efforts de maître Albert Smadja, son avocat commis d’office, Yveton est condamné à mort, seulement dix jours après son arrestation, sans avoir fait la moindre victime – ayant tout fait, au contraire, pour qu’il n’y en ait aucune !

Son pourvoi en cassation est rejeté, son recours en grâce est refusé par le président René Coty, sur les conseils de Mitterrand et du président du Conseil (équivalent du Premier ministre sous la Quatrième République), le socialiste Guy Mollet.

Fernand Yveton est exécuté le 11 février 1957, en même temps que deux autres condamnés, qui eux n’étaient pas européens. Deux jours après cette exécution, son avocat ainsi que cent trente Européens et quatorze avocats, accusés de sympathie envers les insurgés algériens, étaient arrêtés ; maître Smadja passera deux ans en prison.

On a guillotiné 198 condamnés pendant la guerre d’Algérie. Fernand Yveton fut le seul Européen.

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