Déshabiller Pierre
La décision de Sarkozy, taxer de 1,1 % supplémentaire l’assurance-vie déjà taxée à 11 % (ce qui représente dix pour cent d’augmentation), est une double boulette.
D’abord, parce que l’assurance-vie n’est pas un produit de spéculation, mais d’épargne. Elle rapporte peu, à peine plus que le livret A, et n’est rentable – faiblement – qu’à long terme. En outre, elle est ouverte aux pauvres, ce qui n’est guère le cas de la Bourse. Enfin, modifier la taxation de l’assurance-vie, c’est faire perdre la confiance aux citoyens, puisque l’État ne tient pas sa parole.
L’autre boulette, c’est que cette mesure, si elle est appliquée, vient contrecarrer la récente augmentation du taux des intérêts que rapporte le livret A, taux qui couvre à peine l’inflation. En somme, après avoir donné, on reprend, et ça fait très mauvais effet.
Cela dit, cette mesure n’est pas encore en vigueur, et on peut penser, non seulement qu’il y aura de sérieuses oppositions, mais aussi que, tout comme la pseudo-décision récente de ne plus rembourser certains médicaments aux cancéreux et aux diabétiques, elle n’est qu’un ballon d’essai destiné à cacher une autre mesure à venir, comme ce fut précisément le cas pour cette décision absurde (et qui cachait le projet de taxer les mutuelles).