Bush et le Protocole de Kyoto
Hier soir, j’ai regardé sur la chaîne Jimmy l’émission de Guy Carlier, Huit ans de Busheries. Certes, je n’attends plus rien de Carlier, mais je voulais comparer son travail avec le film de Karl Zéro et Michel Royer, qui passe d’ailleurs ce soir sur Arte. Et j’ai trouvé que ce dernier, Being W., était assez supérieur à l’émission de Carlier, qui n’avait pas d’autre point de vue que de taper sur Bush – noble ambition, mais qui n’a rien d’original. Le film de Karl Zéro et Michel Royer, lui, a un point de vue, et même une théorie.
On aurait aimé que Carlier, qui n’est pas un idiot, évite la bourde classique : prétendre que Bush a refusé de signer le Protocole de Kyoto. C’est une erreur historique. Le Protocole de Kyoto date de 1997. À cette époque, Bush, élu en 2000, n’est pas encore président des États-Unis. Le président du moment, c’est Bill Clinton, et son vice-président est cet escroc d’Al Gore, futur Prix Nobel de la Paix.
La ratification du traité conclu à Kyoto était du ressort du Sénat des États-Unis, pas du président. Et ce Sénat a refusé de ratifier le traité par 95 voix contre zéro. Pas un seul sénateur démocrate n’a voté en faveur du protocole ! Ce qui montre au passage le sérieux de l’opinion qui croit que les Démocrates sont à gauche et les Républicains à droite...
Bill Clinton, il faut lui rendre cette justice, a tenté de rattraper le coup en 2000, en essayant de négocier des avenants avec les Européens. Mais il a échoué.
Certes, ensuite, l’administration de Bush a persisté dans cette attitude. Ses arguments : la Chine, ultra-polluante, n’avait aucun objectif de réduction des gaz à effet de serre, d’une part ; et d’autre part, les États-Unis ont estimé que leur industrie est énergétiquement plus efficace que celle de la majorité des signataires. Ce qui est loin d’être faux.
Et, soit dit en passant, le Protocole de Kyoto a aussi accouché de cette merveilleuse invention qu’est le permis de polluer ! On peut trouver ça un peu fort de café...
Comme tout le monde, je déteste George Bush. Mais on doit l’attaquer avec des arguments sérieux. Celui-là n’en était pas un.