Être DANS (suite et sûrement pas fin)
Le mal s’étend, et gagne toute la société, y compris chez ceux qui font métier de penser, donc devraient résister à la mode au lieu de s’y abandonner. Ce matin, c’est le patron de « Libération », Laurent Joffrin, qui déclare : « On n’est plus DANS le syndicalisme, on est DANS la prise d’otage ». Quelques minutes après, c’est le ministre du Budget qui lâche en rafale quelques dans, par exemple « On est DANS l’émotion ».
Curieux. Chaque fois qu’un enjoliveur du langage cède aux sirènes du charabia, c’est toujours pour compliquer l’expression. Il y a une trentaine d’années, c’est « au niveau de » qui faisait des ravages, et j’ai même entendu une ethnologue évidemment distinguée parler de « la circoncision au niveau des jeunes garçons » !
Si Joffrin, s’exprimant simplement et clairement, avait dit « Ce n’est plus du syndicalisme, mais de la prise d’otage », il aurait respecté le génie de la langue française. Pardon... il serait resté DANS le génie de la langue française.