Bigard le grand, le seul, l’unique
Qui en doutait encore ? Jean-Marie Bigard est un type délicieux, un homme responsable et un bon camarade. Il y a quelques mois, il s’était mis en tête de produire et de jouer le rôle-titre de l’une des pièces de Marcel Aymé, Clérambard, au théâtre Hébertot. La première a eu lieu le 16 septembre, et devait être jouée jusqu’au 16 janvier prochain. Il escomptait un taux de remplissage de la salle de 90 %.
Oui mais voilà, les spectateurs ne se sont pas bousculés, bien que la critique ait été bonne, et la fréquentation du théâtre est tombée à 30 %. Cause probable : ses relations avec Sarkozy, et les propos irresponsables qu’il a tenus sur les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Comme tous les amis artistes de Sarkozy, Bigard est en perte de vitesse sur le plan de la popularité.
Si bien que la pièce – et donc son producteur – perdait de l’argent à chaque représentation. Qu’a fait Bigard ? Le 31 octobre, sans prévenir, il est tout simplement resté chez lui au lieu d’aller jouer, laissant ses camarades acteurs et le public devant le fait accompli ! On ne fait pas plus loyal et prévenant.
La pièce a été arrêtée, bien entendu, et Bigard a cessé de perdre de l’argent. Mais n’est-ce pas l’essentiel ? Quant à ses relations futures avec le monde du théâtre et la confiance qu’il inspire aux directeurs de salles, il va sans dire qu’elles sont maintenant au plus haut.