Je te tiens, tu me tiens par la barbichette

Publié le par Yves-André Samère

Au début de son premier septennat, Mitterrand demanda aux Renseignements Généraux d’espionner le Parti Communiste... qu’il avait pourtant fait entrer au gouvernement ! Il voulait connaître les directives secrètes du Parti, ses prises de position (internes, non publiées) sur les grandes questions nationales et internationales, ainsi que les réactions des militants de base. En conséquence, les R.G. recrutèrent un informateur à la Poste, qui fut chargé d’ouvrir tout simplement le courrier entre la direction du PC et ses fédérations.

Mais le postier avait les nerfs fragiles. Il fit une dépression, et alla tout confier au procureur de la République ! Panique au sommet de l’État, où toute la hiérarchie barbouzarde, du directeur des R.G. au postier espion, risquait d’être convoquée au Palais de Justice. Et, bien entendu, la direction du PC eut vent de l’affaire.

Pourtant, rien ne filtra. Mitterrand invita Georges Marchais, alors Premier secrétaire du Parti, à venir le voir à l’Élysée, et lui mit le marché en mains : si vous vous plaignez, si vous faites du scandale – à l’Assemblée, par exemple –, on déballera tout ce qu’on sait sur le financement du Parti Communiste par l’U.R.S.S. !

Et c’est ainsi que personne n’en a rien su. Cette histoire est très morale, comme tout ce qui relève de la politique.

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