Soupçonné mais pas interrogé

Publié le par Yves-André Samère

Il a raison, Jean-Michel Aphatie, cette affaire Julien Dray est un pur scandale. Voilà plusieurs semaines que Dray est montré du doigt, raillé, voire traîné dans la boue, alors qu’il n’est accusé de rien.

Au départ, un rapport de Tracfin, cet organisme dépendant du ministère des Finances, et qui surveille les mouvements de fonds pour débusquer, en principe, le blanchiment d’argent. Ce seul rapport incite le ministère de la Justice à ordonner une perquisition chez Dray, de grand matin. Oui mais...

Oui mais, d’une part, le ministère de la Justice n’a ouvert aucune instruction. Donc Dray n’est officiellement l’objet d’aucune enquête judiciaire, n’est pas inculpé (on dit « mis en examen », aujourd’hui, tu parles !), n’est pas interrogé, ne peut pas savoir ce qu’on lui reproche et n’a donc théoriquement pas droit à se faire assister par un avocat. D’autre part, dans les minutes qui suivent le début de la perquisition, quelqu’un, allez savoir qui, téléphone aux journaux, et l’information paraît sur le site Internet du journal « Le Monde ». Et comme personne ne savait que cette perquisition devait avoir lieu, il faut en conclure que la fuite venait du ministère qui râle tant contre les violations du secret de l’instruction et que madame Dati croit diriger (elle y vient rarement, c’est de notoriété publique ; ce qu’a confirmé implicitement Bernadette Chirac sur Canal Plus, en révélant que madame Dati allaitait elle-même son bébé, or un nourrisson de cet âge doit téter toutes les deux ou trois heures : comment ferait sa mère si elle allait vraiment à son ministère ?).

Ça va de mieux en mieux, place Vendôme, au ministère de la Justice.

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