À bas les humoristes !

Publié le par Yves-André Samère

S’il y a dans le monde du spectacle des artistes insupportables, ce sont bien les humoristes de stand up (ça veut dire qu’ils sont debout, seuls sur scène, et qu’ils soliloquent), lesquels se croient obligés de produire les trois ou quatre rires obligatoires par minute. Un peu comme Anne Roumanoff ou Titoff, si vous voulez.

Les très bons humoristes savent se dispenser d’obéir aux canons de la gaudriole. Desproges se payait le luxe, parfois, d’être sérieux durant une ou deux minutes, voire d’engueuler ceux qui lui déplaisaient. Ça ne durait pas tout le sketch, mais c’était bien senti. Par exemple, quand il a prononcé, au Tribunal des Flagrants Délires, son fameux Réquisitoire contre Le Pen. Les Guignols de Canal Plus, également, avaient parfois des sketches qui faisaient froid dans le dos, notamment ceux qui traitaient du racisme, mais il semble que cette veine se soit tarie avec le départ de Bruno Gaccio il y un an et demi. À l’occasion, Guy Bedos daigne faire aussi dans le sérieux. Mais la quasi-totalité des autres humoristes en est restée au stade des années cinquante, lorsqu’on faisait rigoler avec les histoires de belle-mère, les plaisanteries sur les impôts ou le défaut de prononciation d’Edgar Faure, et l’âge de Line Renaud (cinquante ans plus tard, on charrie toujours Line Renaud sur son âge – chère Line, pourvu que ça dure).

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