Ânes savants
Élisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse et psychanalyste elle-même, flingue quelques-uns de ses illustres précédesseurs dans son Histoire de la psychanalyse en France, et c’est toujours réjouissant de voir déboulonner quelques statues épargnées par les pigeons !
Ainsi, Charcot, le « découvreur » de l’hystérie, expliquait toutes les maladies par l’inflammation intestinale. Hahnemann, fondateur de l’homéopathie – une vieille lune sans le moindre fondement scientifique, mais qui fait toujours la fortune des laboratoires Boiron –, attribuait les maladies à la syphilis. Le psychanalyste Jung pensait que la démence précoce était à mettre sur le compte de la masturbation (qu’en pensait « sœur » Emmanuelle ?). Freud professait que la syphilis prédisposait à l’hystérie. Sa disciple Marie Bonaparte voulait guérir la frigidité par la chirurgie. Freud, toujours lui, croyait que la cocaïne pouvait guérir la morphinomanie, et cocaïnomane lui-même, administra sa drogue favorite au physiologiste Ernst von Fleischl-Marxow, qui en mourut.
Et ces gens avaient pignon sur rue, ainsi que tout pouvoir sur leurs malades...