« La maison du lac »

Publié le par Yves-André Samère

Hier soir, France 2 diffusait en direct, comme elle l’a déjà fait, une représentation théâtrale. La pièce, La maison du lac, était une adaptation d’une pièce assez ancienne, On golden pond, et avait été réécrite par trois auteurs, dont l’interprète masculin principal, Jean Piat, qui avait particulièrement « soigné » son propre rôle. Il avait existé une version filmée, en 1981, par Mark Rydell, avec Katharine Hepburn, Henry Fonda et Jane Fonda. La distribution du film comprenait aussi un jeune garçon de quinze ans, Doug McKeon, dont le rôle était repris hier soir par Damien Jouillerot, à propos duquel j’ose à peine dire qu’il n’était guère crédible : beaucoup trop âgé bien qu’il ait été abonné aux rôles d’enfant jusqu’à l’âge de dix-neuf ans, il en a plus de vingt-trois, et cela commence à se voir. En outre, le metteur en scène Stéphane Hillel, dont j’ai déjà dit ici tout le mal que je pensais à propos de la précédente diffusion théâtrale de France 2, Le temps des cerises, l’avait affublé d’une casquette portée à la manière des rappeurs, alors que la pièce est censée se dérouler en juillet 1969 ! Et l’on ne croit pas une seconde à cette nouvelle amitié qui naît entre lui et un vieillard de quatre-vingts ans dont tout le sépare, pas plus qu’on ne croit que son personnage, inculte congénital, se mette à lire L’île au trésor ou L’Iliade sous l’influence de ce nouveau mentor !

On a beaucoup dit que cette nouvelle adaptation devait être jouée par Danielle Darrieux dans le principal rôle féminin, mais le texte colle si bien à la personnalité de sa remplaçante, Maria Pacôme, qu’on peut douter qu’elle eût été plus éblouissante. Maria Pacôme, dont on croit savoir qu’elle n’aime pas monter sur scène, porte la pièce, et lui donne un intérêt que ce texte n’aurait pas sans elle ; d’ailleurs, elle joue à côté, comme si l’intrigue (si l’on peut dire) n’existait pas. Pour le reste, c’est sans surprise, on sait d’avance que le père et la fille vont se rapprocher alors qu’ils se repoussent depuis l’enfance de celle-ci, on sait d’avance que le vieillard va avoir une alerte cardiaque, on sait d’avance que le nouveau gendre, d’abord ridiculisé par son beau-père, va conquérir son estime, le public n’a rien de mieux à faire que d’attendre que tout cela vienne en temps voulu. Sans Jean Piat et surtout Maria Pacôme, ce serait une soirée ratée. D’autant plus que le décor unique était assez laid.

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