Bourrage de crâne Total

Publié le par Yves-André Samère

Si nous parlions un peu de Total ? Et pardon de ne pas faire comme tout le monde : taper sur la firme pétrolière – le sport à la mode en ce moment.

On reproche trois choses actuellement à Total : d’avoir fait des bénéfices « indécents » ; d’avoir annoncé le licenciement de 555 employés ; d’avoir des actionnaires qui « se goinfrent » sur les bénéfices. Examinons le détail.

Les bénéfices : toutes les firmes pétrolières ont fait l’année dernière des bénéfices importants. Cela était dû à l’augmentation très forte du prix du pétrole. Cette phase est terminée, le cours du pétrole est retombé à peu près au tiers de son cours le plus haut, les bénéfices de l’année en cours seront certainement beaucoup moins élevés. En outre, Total n’est pas la compagnie qui a le plus gagné dans l’affaire : si elle a engrangé 13,9 milliards d’euros en 2008, sa concurrente britannique British Petroleum (BP) a gagné 20 milliards, et, aux États-Unis, Exxon a ramassé... 35 milliards ! Mais, encore une fois, cette période est terminée.

Les licenciements : Total a donc annoncé qu’elle licencierait 555 employés, certes, mais d’ici à... 2013 ! Dans un pays qui perd 1000 emplois PAR JOUR, c’est insignifiant. Par pour ceux qui se retrouvent au chômage, évidemment, mais pourquoi ne pas donner l’information complète ? À savoir que Total a créé davantage d’emplois en France cette année qu’elle n’en supprimera comme annoncé d’ici à quatre ans ! Cette manière d’informer le public, c’est un peu comme si l’on se plaignait d’une possible baisse de la population en ne livrant au public que le nombre annuel de morts, tout en taisant celui des naissances !

Les actionnaires : le 17 mai 2008, le cours de l’action Total était de 58,2 euros. Aujourd’hui dimanche 15 mars 2009, il est de 37,88 euros. L’actionnaire a donc perdu en dix mois 20,32 euros par action qu’il possède, c’est-à-dire près de 35 % de son capital. En compensation, il touchera un dividende de 2,28 euros, dont la moitié lui a été versée le 14 novembre et l’autre moitié le sera le 22 mai prochain, une semaine après l’assemblée générale. Comparez cette perte de 20,32 euros et ce gain de 2,28 euros. L’actionnaire s’est vraiment goinfré ?

Il est absurde de s’en prendre aux actionnaires d’une firme. S’ils n’investissaient pas dans le capital des entreprises, celles-ci ne pourraient pas faire face à leurs dépenses et mettraient, comme on dit, la clé sous la porte. C’est pour le coup que le chômage ferait un grand bond en avant.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Total s'époumonne à dire que ce ne sont pas des "licenciements secs", mais personne ne veut entendre.<br /> Et Continental qui annonce en ANGLAIS aux ouvriers que l'usine va fermer. Mille licenciements secs. Là, c'est normal.<br /> Total s'est rendu impopulaire avec l'histoire, mal gérée, de l'Erika. La société avait raison juridiquement, mais n'a pas mesuré l'impact médiatique de la catastrophe. Le comble a été atteint quand le PDG a donné un mois de son salaire pour nettoyer les côtes...
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Y
<br /> C’est toujours pratique d’avoir un bouc émissaire. Mais imaginons que la direction de Total en ait marre de se voir traînée dans la boue, se fiche en rogne et décide d’installer à l’étranger toutes<br /> ses activités (elle en a les moyens). Pour le coup, il y aurait moins de chômage en France, vraiment ?<br /> <br /> <br />