À quoi sert Ardisson ?

Publié le par Yves-André Samère

Elle est étrange, l’émission de Thierry Ardisson, le samedi sur Canal Plus. En fait, on pourrait y supprimer à peu près tout !

D’abord, le public : une vingtaine de pékins, tous choisis très jeunes et du genre braillard. Leur rôle : crier un enthousiasme que rien ne semble justifier d’après ce qui se passe sur le plateau. Puis un orchestre. Les malheureux musiciens doivent être passablement frustrés, car ils n’ont rien à faire. Pas un seul morceau de musique à jouer en une heure, mais uniquement quelques « virgules » sonores destinés à ponctuer les vannes de l’animateur. Qu’est-ce que tu fais pour gagner ta vie, mon gars ? Je fais des virgules sonores chez Ardisson. Revigorant.

Mais les plus à plaindre sont peut-être les invités. C’est simple, ils se déplacent pour rien. Ainsi, dans la dernière émission, celle du 21 mars, on avait fait venir l’auteur d’un livre sur la CIA, livre intitulé, je crois, Le monde en 2025. Eh bien, on n’a pas dit un seul mot de son livre ! La couverture a été montrée, puis plus rien. Il y avait aussi Bruno Gaccio, ancien auteur des Guignols, qui a d’ailleurs quitté ce travail il y a deux ans et demi, sauf erreur. Prétexte à sa présence, les vingt ans des Guignols. Déjà, c’était bizarre : pourquoi ne pas inviter un des auteurs actuels ? Mais, histoire de corser la bizarrerie, les seules questions qui lui ont été posées étaient sur... Ségolène Royal, et leur photo à tous les deux en couverture de « Voici ». Questions auxquelles il a d’ailleurs refusé de répondre...

Il est évident que cette émission est construite avec pour seul but de faire reluire son producteur, les vannes (écrites par d’autres) dont il entrelarde ses présentations, et les applaudissements qu’elles récoltent. Pour le reste, c’est si visiblement monté en vue de ne garder que cela, que c’est tout juste si n’entend pas les coups de ciseaux sur la bande vidéo.

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