Humanisme de radio
Un violoniste connu est invité à la radio dans une émission de variétés. Il est donc entouré d’une poignée de zigotos qui ne connaissent rien à son travail, mais se croient autorisés à lui poser des questions évidemment pleines de sens. L’un d’eux, qui veut faire le malin, sort la question qui tue, mais qui le fera passer pour un type plein d’humanité : « Est-ce que ce n’est pas un peu triste de savoir ce qu’on fera des années à l’avance ; qu’en 2012, par exemple, on jouera à tel endroit dans telle salle ? ».
Les grands artistes, en général, s’appliquent à paraître polis avec les journalistes. Par conséquent, le violoniste en question s’abstient de répondre que cela ne l’attriste pas de savoir qu’il ne sera pas encore au chômage en 2012, et qu’un emploi du temps fixé à l’avance n’est lugubre que pour les gens qui veulent jouer les humanistes en chambre.