Des dogmes, et autres amusettes...

Publié le par Yves-André Samère

Certains catholiques, respectueux du pape jusqu’à la jobardise, approuvent sa déclaration intempestive au sujet du préservatif, au nom de son « infaillibilité » supposée. Eh bien, ces gens ne connaissent pas leur propre religion !

L’infaillibilité pontificale est d’invention relativement récente. Elle est apparue dans l’esprit du pape Pie IX, qui réunit en 1870 le concile Vatican-I afin de la faire proclamer, surtout parce qu’auparavant, en 1854, il s’était permis de modifier le dogme catholique. En effet, cette année-là, Pie IX avait proclamé un autre dogme, l’Immaculée Conception de Marie ; or le pape ne possédait pas jusqu’alors le pouvoir de proclamer un dogme ! En somme, Vatican-I servait de chambre d’enregistrement chargée de régulariser a posteriori un coup d’État. Et par ce nouveau coup de force, on aboutissait à cette situation curieuse, digne du serpent qui se mord la queue : un dogme – inventé par Pie IX, celui de l’infaillibilité – instaure au bénéfice du pape le droit d’instaurer des dogmes, et avec effet rétroactif ! Piètres juristes, les cardinaux qui ont dit amen à cette innovation...

Avec ces deux dogmes nouveaux, on en connut un troisième et dernier (à ce jour), celui de l’assomption du corps de Marie. En clair, après sa mort, Marie serait montée au ciel, non seulement par son âme, mais par son corps également. Cette absurdité, devenue vérité pour l’Église catholique, est due à Pie XII et date de 1950. Depuis, plus rien. Il faut dire qu’on marche désormais sur des œufs, au Vatican : tout le monde sait, là-bas, que Pie XII n’avait plus toute sa tête, et qu’il racontait que Jésus lui était apparu. À quoi le cardinal Tisserand rétorquait « C’est de son âge ! ». Je n’invente rien.

Pour en revenir à l’infaillibilité du pape, elle ne concerne que le dogme, c’est-à-dire la loi fondamentale de l’Église. Autrement dit, sur tous les autres sujets, le pape n’est pas infaillible, c’est la règle. Par conséquent, il peut se tromper comme vous et moi. Et ce qu’il raconte sur des questions de sexe, dans lesquelles il est loin d’être un spécialiste, n’a pas à être pris comme... parole d’Évangile.

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