Fonte des glaces

Publié le par Yves-André Samère

Quel bonheur d’être journaliste, donc payé pour étaler son ignorance dans des publications censées faire notre éducation ! Mieux : quelle autre profession autorise la récidive dans l’erreur ?

Ainsi, dans « Le Figaro » des samedi 11 et dimanche 12, en page 5, une incertaine Marielle Court, dissertant sur les changements climatiques, écrit-elle « Autant dire que la fonte des glaces de l’Arctique revêt des enjeux colossaux ». Déjà, revêtir un enjeu, c’est une formule pittoresque, mais passons...

La dame semble croire, puisque son article traite du niveau des mers, que, lorsque les glaces de l’Arctique fondent, le niveau de la mer monte. À l’âge du lycée, elle a dû suivre ses cours de physique par correspondance, et certaines lettres se sont égarées. Rappelons donc aux victimes de la Poste que l’eau, en se transformant en glace, augmente de volume, au contraire de la quasi-totalité des corps, qui augmentent de volume lorsqu’ils se réchauffent. Il s’ensuit que la glace possède une densité inférieure à celle de l’eau liquide, et qu’elle flotte, comme tout le monde peut le constater.

Le fameux principe d’Archimède illustre cette propriété en disant que tout corps plongé dans un liquide reçoit de la part de ce liquide une poussée égale au poids du volume de liquide déplacé. Traduction dans la pratique, le volume d’eau (liquide) égal au volume de glace immergée pèse exactement ce que pèse le volume total de la glace – immergée ou pas. Et, inversement, quand la glace fond, elle diminue de volume et finit par occuper exactement la place que prenait cette glace immergée avant sa fonte. Le résultat, facile à vérifier, c’est que le niveau de l’eau ne monte pas. Facile à vérifier, dis-je : remplissez d’eau un verre et jetez-y quelques glaçons, puis marquez sur le verre le niveau atteint par le tout. Laissez fondre, et constatez que, la glace disparue, le niveau n’a pas varié de l’épaisseur d’un cheveu.

Revenons à l’Arctique : aucune terre dans cette région. De l’eau, rien que de l’eau, comme chantait Véronique Sanson. À la surface de cet Océan Arctique flotte de la glace, en quantité variable selon les époques, et qui tend, en ce moment, à fondre (à certaines époques, encore mieux, il n’y avait pas de glace du tout). Et, en vertu de ce qui est expliqué plus haut, quand bien même toutes les glaces de l’Arctique fondraient, le niveau de l’océan ne monterait pas d’un micromètre. C’est ainsi. La fonte des glaces de l’Arctique aura d’autres conséquences, mais pas celle de la montée des mers !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Et la fonte des glaces de l'Antarctique ? Que peut-on en dire (si elle existe, bien sûr) ?
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Y
<br /> Puisque ces glaces ne sont pas dans l’eau mais sur terre, quand elles fondent, l’eau provenant de la fusion aboutit fatalement dans l’océan. Mais toute la question est là : les glaces de<br /> l’Antarctique fondent-elles ? Or il semble que seulement 2 % de la surface de ce continent connaisse une augmentation de température. Le reste, au contraire, se refroidit plutôt. En outre, il ne<br /> faut pas oublier que les températures, en Antarctique, oscillent entre -35°C l’été et -55°C l’hiver ! Même si la chaleur augmentait jusqu’à faire gagner cinq degrés aux températures, on resterait<br /> encore très au-dessous du 0°C fatidique !<br /> <br /> <br />