Arbres malades
Les arbres ont la réputation d’absorber le gaz carbonique et de produire de l’oxygène en échange, grâce à la fonction chlorophyllienne. C’est vrai, mais il y a une condition, outre la nécessité que la lumière soit suffisante (la fonction chlorophyllienne ne se produit pas la nuit) : il faut que l’arbre soit jeune et en bon état. Les vieux arbres, les arbres malades font plutôt le contraire, et on a tout intérêt à les abattre pour les remplacer par de jeunes pousses !
Or, selon un rapport qu’ont rédigé trente-cinq scientifiques, si le réchauffement climatique est une réalité, si se produisent des périodes prolongées de sécheresse, si des prédateurs animaux ou humains de plus en plus nombreux s’en prennent aux forêts, si les feux de brousse continuent en Afrique (pratique consistant, chez les paysans, à incendier volontairement la forêt pour y gagner de nouvelles terres à cultiver lorsque les anciennes sont épuisées), les arbres vont se mettre à produire de plus en plus de gaz carbonique et de moins en moins d’oxygène.
Des calculs ont été faits, pas forcément très fiables comme chaque fois qu’on se base sur des prévisions dont on ne sait si elles se vérifieront ou pas, mais qui inquiètent : d’ici à 2100, ce phénomène pourrait produire une augmentation de 750 milliards de tonnes de gaz carbonique en supplément. Sans surprise, il aurait lieu dans les forêts subtropicales et tempérées de l’hémisphère sud et dans les zones arides ou semi-arides. En revanche, un réchauffement serait favorable à la production de bois dans les forêts du nord, détail que, par pur hasard, on omet constamment. Mais cela ne compenserait pas les pertes.