À la niche, Elkabbach !

Publié le par Yves-André Samère

Un être humain normalement constitué ne peut qu’éprouver une aversion irrépressible pour Jean-Pierre Elkabbach. Cet homme, qui a fait toute sa carrière en se poussant du col auprès des puissants, passe bien à tort, aux yeux de ceux qui le connaissent mal, pour un « grand professionnel », ce que dément l’affaire de la prétendue mort de Pascal Sevran, annoncée par un de ses subordonnés sur l’antenne d’Europe 1, sur ses ordres, et alors que l’évènement n’avait pas été vérifié : le scoop s’est « avéré faux », comme disent les cancres de France Inter. Et, pour tenter de dissimuler sa responsabilité personnelle, Elkabach avait alors parlé de « responsabilité COLLECTIVE ». Ah le brave homme !...

Il va sans dire que la quasi-totalité de la profession le déteste et le méprise, tout comme d’ailleurs les politiques (il y a une belle séquence là-dessus dans Ségo et Sarko sont dans un bateau, le film de Karl Zéro et Michel Royer), mais comme on le craint, ces choses-là ne se disent pas ouvertement. Néanmoins, nul n’a oublié qu’à la télévision, il avait retiré de l’antenne, en 1979, un journaliste qui avait osé inclure dans sa revue de presse l’affaire des diamants de Giscard ; ni que, président de France Télévisions, c’est à lui qu’on doit la suppression du Ciné-Club de France 2 et la dictature des animateurs-producteurs, les fameux « voleurs de patates », qui sévissent toujours et nous coûtent si cher.

Dans son livre Journalistes à la niche ?, Bruno Masure, qui a passé l’âge d’avoir peur des petits chefs, raconte une bien belle histoire, que je vous résume : en novembre 1987, le directeur du « Figaro », Max Clos, avait sermonné dans un billet de son journal l’immense Elkabbach, pour avoir rapporté une déclaration de Chirac dans « Le Figaro » mais n’avoir pas mentionné le nom dudit journal. Une affaire planétaire, quasiment. Clos le traitait de « mufle », de « marchand de tapis », et s’interrogeait sur sa nature plagiaire. Elkabbach avait hurlé à l’antisémitisme et avait porté plainte. Or Bruno Masure avait parlé de l’incident au journal télévisé de TF1, où il travaillait alors, en lui donnant l’importance qu’il méritait : une ridicule querelle entre deux patrons de presse qui se prenaient pour le centre du monde. Résultat : au téléphone, Elkabbach l’avait à son tour traité d’antisémite, ajoutant « Vous êtes un lepéniste malgré toute votre carrière due à l’Élysée ! ». Quand on connaît un peu le cher Masure...

Il est vrai que, depuis Pompidou, jamais Elkabbach n’a dû quoi que ce soit aux occupants successifs de l’Élysée !

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