La banque et l’intérêt de ses clients

Autrefois, lorsqu’on achetait des actions en Bourse, on recevait de son courtier, très concrètement, des « titres » sur papier, joliment imprimés, qu’on mettait dans son coffre-fort. Mais c’était risqué : les titres pouvaient brûler, être perdus, volés, saccagés par une inondation, et autres catastrophes. Et là, vous n’aviez aucune preuve d’en avoir été le possesseur, votre argent était perdu.

Puis est venue l’informatique, et il a été décidé de « dématérialiser » les actions. Désormais, le papier était abandonné, vos titres étaient enregistrés sur un fichier magnétique, lui-même stocké sur des disques durs dont il existait plusieurs copies placées en des lieux différents. La sécurité quasi-totale. Bien entendu, ces enregistrements informatiques, vous ne les gardiez pas chez vous, ils étaient en sûreté à la banque, celle qui avait servi d’intermédiaire lors de leur achat, et inscrits sur un « compte-titre » que vous avez dû obligatoirement ouvrir dans cette banque. Votre compte-titre a plusiers fonctions : conserver la trace de vos achats d’actions, mais aussi des ventes, et des sommes rapportées par ces ventes ou par le versement des dividendes que vos actions vous ont rapportés – ou pas. Pour ce service, la banque prélève sur votre compte-titres, à chaque opération, une commission, que ce soit lors d’un achat ou lors d’une vente.

À ce détail, on comprend sans peine que la banque a un intérêt : vous voir acheter et vendre le plus souvent possible. C’est pourquoi la plupart des banques « conseillent » l’achat de titres qu’elles ont elles-mêmes créés, et qui sont le plus souvent des Fonds Commun de Placement, composés d’une salade d’actions, dont s’occupe un gestionnaire qui n’est qu’un de leurs employés. Ainsi, de simple gestionnaire, la banque devient fournisseur, et gagne sur tous les tableaux.

Que vous soyez gagnant ou perdant lors de vos diverses opérations en Bourse, la banque s’en fiche. L’essentiel est que vous multipliez les opérations !