À droite, gauche !

Publié le par Yves-André Samère

C’est drôle, les contradictions des gens, et comment ils peuvent vous classer, en un coup de cuillère à pot, dans le mauvais compartiment. Récemment, un de mes amis, très à gauche, mais qui venait de faire l’éloge de Fabrice Luchini et m’avait naguère conseillé la lecture de Philippe Muray (que je vous conseille aussi, bien entendu, ne serait-ce que pour vous marrer de ses partis pris droitiers), s’est écrié, faussement scandalisé : « Bon sang, mais tu es de droite ! ». Oui, j’avais dû faire une remarque sur Hollande, ou sur je ne sais quel ténor socialiste au couteau entre les dents, comme ils le sont tous.

De droite, moi. Ben voyons...

Je n’ai eu aucun mal à lui rétorquer que, socialement parlant, je n’étais pas suspect ; que ma famille, au moins du côté paternel, ne sortait pas de la cuisse de Jupiter ni ne vivait boulevard Saint-Germain ; que moi-même, dénué de toute ambition – hormis celle d’obtenir qu’on me foute la paix et qu’on me laisse lire tout mon soûl –, n’étais jamais monté très haut, comme on peut le constater ici ; que j’avais bel et bien, socialement parlant, le cœur à gauche ; que je ne comptais pas mes sous mais les gaspillais plutôt ; et que, dans un avenir très lointain, je vais réduire au désespoir mes futurs héritiers.

Néanmoins, et malgré tout cela qui frise l’ouvriérisme, terme que nos chers dirigeants actuels ont oublié (le même ami visé plus haut a déclaré que Pierre Mauroy était le dernier socialiste qui ait croisé un ouvrier), je me permets, artistiquement parlant, de préférer voir Burt Lancaster en prince sicilien danser sur une valse de Verdi avec Claudia Cardinale, plutôt que de subir le spectacle navrant d’un bande de crétins incultes se tortiller lourdement sur la piste de danse (pardon, il faut dire « le dance floor » si on veut être compris) au son d’une musique – si j’ose dire – d’un quelconque David Guetta.

Et cela, croyez-moi, c’est définitif !

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