« Äkta människor », saison 2
Laissons de côté les élections, les salauds et les charlots (respectivement, le Front National et le Parti Socialiste), ainsi que cet épisode bien français : on a hier élu un mort. Je ne plaisante pas : un ancien maire s’était inscrit sur les listes, il est mort avant qu’on ait eu le temps de réimprimer les bulletins, et les habitants de sa commune ont voté massivement pour lui. Espérons qu’il sera embaumé à temps pour la première réunion du conseil municipal...
Il y a plusieurs semaines, j’ai mentionné que la deuxième saison de ce très bon feuilleton télévisé suédois, Äkta Människor, existait, et qu’elle sera diffusée sur Arte à partir du 15 mai, comme la première saison l’année dernière. Au fait, ce titre est facile à traduire : äkta fait penser à l’anglais actual, qui ne signife pas actuel, mais réel ; et människor fait penser à l’anglais mankind, donc au genre humain. En France, on a traduit par Real humans. Inutile de dire que j’ai déjà vu tous les épisodes de cette deuxième saison, sinon je n’en parlerais pas.
Cette saison 2 est assez saignante, et la guerre est quasiment déclarée entre les humains et une fraction des robots, qui vont jusqu’à l’assassinat, particulièrement de ceux des humains qui ont osé tomber amoureux d’un robot du sexe opposé. Et le dernier épisode s’achève par un cliffhanger assez étonnant, qui annonce la saison 3, prévue pour l’année prochaine.
Cela dit, faisons une de ces digressions que j’affectionne : le feuilleton se passe souvent dans une sorte de parc d’attraction où les vrais humains ont le droit de chasser les robots, en leur tirant dessus à balles réelles, alors que leurs victimes ne peuvent riposter qu’avec de la peinture. C’est le truc du paintball, qui existe, je crois, aux États-Unis et chez les cinglés (pardon pour le pléonasme). Or ce parc d’attraction m’a rappelé un film d’anticipation sorti en 1973, Westworld (en français, Mondwest), qui était le premier film de cinéma, après un téléfilm, de l’illustre Michael Crichton, lequel, durant ses études de médecine, s’était mis à écrire des romans, tous à succès. Vous le connaissez forcément, c’est lui qui a créé le feuilleton Urgences (en anglais, E.R.), qui a duré quinze saisons, et qui est l’auteur de Jurassic Park et ses deux suites. Il est mort il y a cinq ans, et je peux vous dire que les écolos ne l’aimaient pas beaucoup, à cause de son roman État d’urgence – que j’ai lu –, un chef-d’œuvre dans le genre climatosceptique ! Bref, dans Westworld, on visitait un parc d’attraction qui comprenait quatre thèmes : la Rome antique, le Moyen-Âge, le western et je ne sais plus trop quoi, et les visiteurs, pour mille dollars par jour, pouvaient y faire ce qu’ils voulaient, y compris tuer les robots qui figuraient les personnages de ces quatre mondes – on les réparait ensuite pour les remettre dans le circuit. Inutile de dire que la mécanique se détraquait, tout comme dans Jurassic Park, et que le robot incarné par Yul Brynner, devenu fou, commençait à vraiment flinguer les gens.
Je suis persuadé que l’auteur du feuilleton suédois a vu ce film. Comme vous voyez, il n’y a rien de nouveau dans la fiction. Vous allez voir qu’on va nous refaire un jour Autant en emporte le vent ou Certains l’aiment chaud.