Apprenez le piano !
Honnêtement, si on aime la musique (ce n’est pas obligatoire), on n’est pas forcé d’apprécier tous les instruments. Je comprendrais parfaitement qu’on n’ait aucune envie d’écouter de l’orgue, surtout à haute dose, car cet instrument est trop connoté, et les réminiscences de catéchisme qu’il induit chez pas mal de gens sont de nature à traumatiser des foules d’anciens catéchumènes.
Le violon, lui, était certainement à l’origine un instrument de torture, et il est tout à fait naturel de l’avoir en horreur, à l’instar de votre (très humble) serviteur. Voyez les malheureux gosses que leurs dégénérés de parents forcent à étudier le violon : il semble qu’on veuille leur inculquer dans leurs plus jeunes années cette notion désespérante, que presque toute entreprise est vouée à l’échec dès le départ. Vous qui n’avez jamais appris le violon, faites l’expérience : empruntez un de ces instruments diaboliques, et tentez d’en tirer le moindre son qui n’évoque pas les hurlements d’un chat soumis à la gégène ! Impossible.
C’est pourquoi ma préférence va au piano. Je ne suis pas en train d’écrire qu’il est facile de jouer du piano. D’autant moins qu’il met à contribution, non seulement vos deux mains, mais aussi un de vos pieds, au moins (jamais su à quoi servait la deuxième pédale, sinon à donner un peu de symétrie aux pianos à queue, qui en manquent singulièrement). Il est donc difficile de jouer du piano, mais il permet du moins de produire dès la première minute des sons à peu près acceptables, ce qu’aucun violon ne fournira jamais (notez que c’est pareil pour la trompette : je n’ai jamais réussi à obtenir la moindre note de la trompette de mon père).
Soyons sérieux : Mozart était encore en barboteuse qu’on avait déjà composé pour le piano davantage de morceaux que pour tout autre instrument. Alors que le triangle ou la grosse caisse… Je n’en dis pas plus.