Assez de dérision. Du sérieux !

Publié le par Yves-André Samère

Ils se sont bien payé la tête de leur patron, les deux derniers jours, au Petit Journal !

Si vous n’avez pas suivi, une piqûre de rappel : lundi matin, Vincent Bolloré est sur France Inter, à huit heures moins dix, pour se faire interviewer par Léa Salamé, qui l’interroge sur le fait que lui, Bolloré, ayant racheté la majorité des parts de Vivendi avec l’argent que lui a procuré la vente à Canal Plus de sa chaîne D8 (anciennement Direct 8, celle où Roselyne Bachelot est venue nous enchanter en lisant des obscénités tirée d’un livre à la mode), est donc désormais, de fait, le patron de Canal Plus, qui est une filiale de Vivendi ! Ça va, vous suivez ? Or, sur France Inter, il déclare qu’il n’aime pas beaucoup la dérision envers les autres, ce qui peut laisser penser à une menace voilée en direction des Guignols et du Petit Journal, où la dérision à l’encontre des puissants est produite à l’échelle industrielle.

Dès le jeudi, dans son Petit Journal, Yann Barthès annonce d’une mine contrite que l’émission de ce soir-là sera garantie sans aucune dérision, et entièrement consacrée à Daech. Et, en effet, on ne rit pas du tout, cette fois. Mais le lendemain, donc hier, on abandonne le sérieux, et les branquignols du Petit Journal vont revenir à leurs fondamentaux, comme disent les intellectuels du football. Et, en effet, le reportage fait au Japon est agrémenté d’une scène dans laquelle Martin Weill, qui ne nous avait pas habitué à ça, se glisse à l’intérieur d’un déguisement fabriqué par une « artiste » japonaise, une fille obsédée par le vagin et qui a donc confectionné un costume imitant l’objet de sa passion. Une grande première chez ce journaliste, d’ordinaire moins porté sur le comique troupier. Et Barthès de souligner que le sérieux dans son émission, c’est fini – ce qu’on avait cru comprendre.

Attendons la réaction du patron. Il a dû adorer la séquence. Mais, à Canal Plus, on sait bien que si la chaîne change d’ADN, comme il faut dire aujourd’hui, elle perdra ses téléspectateurs. Jean-Marie Messier avait essayé, naguère, et c’est lui a mordu la poussière.

Publié dans Télévision, Humour, Actualité

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