Avec Mariton, qui marie-t-on ?

Publié le par Yves-André Samère

Cet Hervé Mariton, candidat à la présidence de l’UMP (il n’a aucune chance), et qui s’oppose farouchement au mariage homosexuel au point de vouloir abroger la loi qui permet cette union, est assez grotesque, mais... moins que Sarkozy qui, excité par les acclamations que lui adressait une foule d’imbéciles réacs (pardon pour le pléonasme), n’a pu se retenir de lancer une vanne pas du tout prévue dans son allocution ; en l’occurrence, si vous voulez vraiment qu’on l’abroge alors que j’avais prévu de ne parler que de sa réécriture, eh bien, va pour l’abrogation. À part ça, « la pression de la rue » n’a aucune influence sur sa pensée.

Allons donc, on sait bien que Sarkozy n’a aucune conviction politique et s’adapte à ce qu’il croit que désire son interlocuteur. Passons.

Scandale aidant, la radio a interrogé ce matin Roger Karoutchi, qui a été un peu ministre de je ne sais plus trop quoi, et qui, comme disait Guy Carlier, a sorti les avirons. Ramant comme un perdu, il s’est retenu à quatre pour ne pas dire que son ami Sarkozy avait proféré une ânerie de plus, et qu’au fond, l’ancien président n’a aucune opinion sur le mariage gay. C’est qu’il le sait très bien, Karoutchi, et voici pourquoi.

Karoutchi est homosexuel. Je ne fais pas de l’outing sauvage, puisqu’il l’est ouvertement, et que pas un homme politique en France ne l’ignore. Bien entendu, Sarkozy est au courant, et il s’en fiche autant que de la littérature du dix-septième siècle. Or, prenant prétexte que, lorsqu’il l’invitait à déjeuner à l’Élysée, Karoutchi y venait toujours seul, il lui a déclaré entre quatre-z-yeux quelque chose du genre : « Écoute, Roger, arrête tes simagrées. Quand je t’invite, viens avec ton ami ! ».

Dans ces conditions, la messe est dite, si j’ose dire. Mais ce pauvre Sarkozy, pour gagner les voix d’une poignée d’imbéciles qui lui étaient déjà acquis de toute façon, a perdu quelques soutiens dans son propre entourage. On a oublié de lui parler de Gribouille.

(Détail : seul le Petit Journal, qui n’épargne personne, a montré que Mariton, assis au premier rang pendant le discours de Sarkozy, n’a jamais applaudi, a protesté que l’orateur faisait « du cirque », et lui a dit carrément, le numéro terminé, qu’il n’était pas d’accord... de s’être vu piquer ses propres idées. On rigole, on rigole)

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