« Bates Motel »
J’ai déjà mentionné que je ne dédaignais pas les séries télévisées, surtout anglophones, et que, généralement, quand un nouveau feuilleton apparaissait, je le regardais pour me faire une idée. Donc, j’ai regardé, dimanche soir sur la chaîne 13ème rue (ils écrivent de cette façon, on ne leur a pas encore dit que treizième s’écrivait 13e), les trois premiers épisodes de Bates Motel, dont la première saison en compte dix – la deuxième saison devant être diffusée aux États-Unis à partir du 1er janvier prochain.
Tout le monde avait compris qu’il s’agissait de ce motel vu dans Psychose, le film d’Hitchcock, et que le personnage central allait être Norman Bates, le garçon qui, devenu fou, se prenait à certains moments pour sa mère, et assassinait les filles dont il aurait pu s’éprendre mais dont sa mère aurait été jalouse. Une histoire très tordue, qui vaut surtout par la façon dont Hitchcock l’a racontée. Néanmoins, alors que Psychose, qui date de 1960, est dans le style de l’époque (pas étonnant !), Bates Motel reprend le personnage de Norman, mais à 17 ans – avant qu’il ait assassiné sa mère et son amant –, et place l’action aujourd’hui, avec ordinateurs et téléphones mobiles. Ce n’est donc ni une suite ni une prequel (une histoire qui se passe avant), mais une variation sur un thème connu.
J’avais déjà une demi-douzaine d’épisodes, mais n’avait regardé que le premier. Or ce n’est pas inintéressant, et les acteurs, tous bons, se taillent la part du lion. Mais je pense qu’au fond, tout est parti du désir de réutiliser le décor d’origine, construit pour Hitchcock, et qui n’a jamais été démoli : on peut le voir aux studios Universal, et il a servi à trois suites de Psychose, dont une à la télévision, toutes avec Anthony Perkins, plus un remake calamiteux de Gus Van Sant, dont on se demande encore pourquoi il a voulu le réaliser.
Le nouveau Norman est joué par Freddie Highmore, dont le physique juvénile l’a longtemps cantonné aux rôles d’enfants (voir Charlie et la chocolaterie), et qui avait vingt-et-un ans quand le premier épisode du feuilleton a été diffusé le 18 mars. Ce garçon ne se contente pas d’être talentueux et beau, comme l’était Anthony Perkins auquel il ressemble, il est aussi intelligent et cultivé : il parle le français (je l’ai entendu), l’espagnol et... le latin ! Il y a aussi Vera Farmiga, qui joue sa redoutable mère, et Max Thieriot, qui joue son demi-frère, qui a paru dans pas mal de films d’horreur ou de science-fiction, et qui est très bien aussi.
Bref, je regarderai la suite. Le dimanche soir, il n’y a jamais rien de bon, à la télévision.