Béat !

Quelle excellente idée que cette béatification en vue pour feu Pie XII ! Elle est bien dans la ligne d’un pape, Benoît XVI, qui a fait ses premiers pas dans la vie sous l’uniforme des Jeunesses Hitlériennes.

Du côté du Vatican, on ne cesse de se raccrocher aux branches en argüant que Pie XII n’avait aucune sympathie pour les nazis, et que, s’il n’a pas protesté contre l’extermination des Juifs, c’est parce que cette protestation n’aurait servi à rien face à Hitler. Mais ses défenseurs maintiennent le voile sur un petit détail qu’ils connaissent parfaitement : avant d’être pape, Eugenio Pacelli, puisque c’était son nom dans le civil, avait été nonce apostolique, c’est-à-dire ambassadeur du Vatican (ces gens-là ne peuvent pas parler comme tout le monde). Et où donc ? À Berlin ! Là, il avait rencontré plusieurs fois Hitler, et il avait fait mieux : il le subventionnait avec l’argent du Vatican ! Pourtant, à cette époque, il savait très bien ce que le regretté Adolf avait dans la tête, son Mein Kampf ayant été publié depuis belle lurette...

Mais le nazisme, aux yeux de la hiérarchie catholique, était un rempart contre le communisme. Cela suffisait à lui verser des fonds sans aucun complexe et dans la plus grande discrétion. D’ailleurs, après la guerre, et Pie XII étant toujours sur le trône du Vatican, la meilleure filière permettant aux nazis d’échapper à la justice pour aller se réfugier en Amérique du Sud, et qu’on appelait « la filière des rats », était organisée par la même hiérarchie catholique.