C’est l’histoire d’un enfoiré...
Il y a des gens qui ont le cœur sur la main, et qu’on a plaisir à complimenter. Pourquoi je parle de cœur, alors que je sais parfaitement que cet organe n’a rien à voir avec les sentiments ? Patientez un peu.
Le complimenté du jour s’appelle Gaston Bergeret, et il est photographe. Comme tel, il avait naguère pris une photo de Coluche, que, comme tout le monde, vous connaissez (la photo, pas Coluche). En effet, c’est précisément celle qui a servi d’emblème aux Restos du Cœur (ça y est, vous avez fait le lien), cette entreprise charitable créée par le comique afin de nourrir ceux qui n’ont pas de quoi. Cela fait vingt-huit ans que l’association existe, et elle a, hélas, de plus en plus de succès – si on ose dire.
Bergeret, à l’origine, avait fait cadeau de sa photo aux Restos, mais, après tout ce temps, il se rebiffe en songeant à tout le pognon qu’elle ne lui a pas rapporté. Si bien que ce brave homme, généreux et tout et tout, vient de porter plainte contre les Restaurants du Cœur, et que la direction des Restos a envoyé à toutes les antennes locales un message demandant de retirer de leurs locaux la célèbre affiche. Elle va également la supprimer de son site Internet.
Je vous parle souvent des dégâts que cause le droit d’auteur, eh bien, avouez que celui-là est particulièrement saignant. Car, pour tout arranger, le photographe a aussi demandé, il y a deux semaines, un dédommagement financier pour le passé, et le versement de droits pour l’exploitation future (éventuelle). Ça tombe bien, les Restos ont de l’argent en rab, ces temps-ci, et ils ne savent plus quoi en faire.
Pour le moment, ils ont refusé. Mais qui est le plus enfoiré ?