Carla, une assurance contre les risques
On s’est demandé pourquoi Woody Allen avait accepté d’engager Carla Bruni dans son film, sans avoir la moindre information sur ses capacités d’actrice. Et on se l’est demandé avec encore plus de force quand on a su qu’il avait prévu une doublure, en la personne de Léa Seydoux, comédienne plus jeune mais confirmée – alors que Carla n’a jamais paru que dans son propre rôle, quelques secondes dans Paparazzi : elle montait dans un taxi avec Johnny Hallyday, mais un photographe joué par Patrick Timsit les surprenait, et elle lui flanquait une raclée à coups de sac à main !
Or il s’avère, d’une part, que le cachet versé à la belle n’avait pas de quoi mettre en péril les finances de la production du film : 150 euros par jour, une misère, le cachet versé aux figurants ! En outre, ce contrat, signé « via un grand cabinet d’avocats parisien », ne mangeait pas de pain, puisqu’il ne prévoyait nullement que les scènes tournées seraient conservées dans le montage définitif. Une vraie loterie...
Ne demeure donc qu’une seule hypothèse : les tournages à Paris sont assez compliqués, il fallait solliciter longtemps à l’avance un tas d’autorisations de la part des mairies, celle de Paris, mais aussi celle de Saint-Ouen, puisque Woody devait filmer au Marché aux Puces. Enfin, il fallait prévoir une solide protection policière. Malin, Woody Allen s’est dit que cela ne ferait aucun mal d’avoir un gigantesque coup de piston, sur ce dernier point en tout cas, puisque le préfet de la Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, est un proche de Sarkozy. Gagné, ce Lambert a veillé sur la sécurité du tournage. Comme dirait Guillaume Gallienne, ça (ne) peut pas faire de mal... d’avoir des relations.