Carte Musique Jeunes : le bide !
Le gouvernement entend caresser les djeunz dans le sens du poil, mais il ne les connaît pas. Ainsi, pour tenter de les inciter à ne plus télécharger illégalement de la musique (ou ce qu’ils désignent par ce nom), les princes qui nous gouvernent avaient inventé la « Carte Musique Jeunes ». Or, lancé fin octobre, le gadget, qui devait redonner aux jeunes « l’habitude d’acheter et d’écouter de la musique sur des sites légaux, en complément de l’approche pédagogique et préventive mise en œuvre par la Hadopi » (sic), ne séduit pas ses destinataires, les 12-25 ans. Salauds de jeunes !
Le ministère de la Culture ne donne pas le nombre exact de cartes générées, mais le porte-parole du Parti pirate, Paul Da Silva, qui s’appuie sur le lien de vérification pour trouver ce nombre, indique qu’à peine 22 000 cartes ont été vendues. Pour être précis, vendredi à midi, 22 138 cartes – autant dire un bide. Il existe un site de mesure d’audience, Alexa, et un autre, Google Trends, qui affichent des statistiques de fréquentation. Or, sur les trente derniers jours, concernant le site de vente de la carte, Google Trends fait savoir qu’il « ne dispose pas d’un volume de recherche suffisant pour afficher des graphiques ». Vexant ! Un peu comme si les citoyens s’abstenaient en masse d’aller voter... Quelle ingratitude !
Une semaine après le lancement de la Carte Musique Jeune, le ministère de la Culture avait annoncé la création de dix mille cartes, mais depuis le 3 novembre, il ne « communique » plus, comme on dit pour signifier qu’on a raté son coup.
Mais au fond, pour l’État, c’est tout bénéfice. En effet, pour qu’elles coûtent moins cher et soient donc achetées, ces cartes étaient subventionnées : on avait prévu pour cela un budget de 25 millions d’euros. Si les jeunes ne les achètent pas, le ministère fait des économies !