Comme une vache espagnole

Publié le par Yves-André Samère

L’ignorance, chez les Français, des langues que parlent leurs voisins – Italiens, Espagnols, Britanniques évidemment, et Arabes – a de quoi vous donner une idée de l’infini. Et, à ceux-ci, une piètre idée de notre politesse. Davantage encore quand une ânerie sort de la bouche de quelqu’un dont c’est le métier de parler en public, comme les gens de radio.

Ainsi, aujourd’hui, cette perle due à Vincent Josse, animateur et critique sur France Inter, et qu’on croyait plus cultivé. N’aurait-il pu faire l’effort de se renseigner sur la prononciation de l’espagnol, la langue la plus facile de la planète ? Citant un artiste qui possède un atelier à Palma de Majorque, il commence par prononcer à peu près correctement ce dernier mot, « ma-york » (puisque le mot original s’écrit « Mallorca », et que le « l » double, en espagnol, se dit comme notre ill dans maillot), puis, hélas, se croit obligé de rectifier : « On devrait dire “Majorque” », mais cette fois en prononçant le « j » à la française, comme dans jarnicoton.

Imaginez un professeur d’arithmétique qui commencerait par dire à ses élèves que deux et deux font quatre, puis se reprendrait lui-même, et ajouterait « Pardon, je devrais dire que deux et deux font cinq ».

Cette furie de vouloir à tout prix passer pour une andouille est propre aux journalistes français. Ils doivent bien rigoler de notre ignorance crasse, les Espagnols...

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
<br /> Je ne suis évidemment pas d’accord, les fautes grotesques n’ont pas pour origine les conventions orthographiques, mais... la paresse de ceux qui ne se renseignent pas sur la prononciation (facile)<br /> des mots usuels. Parce qu’enfin, la prononciation d’un mot comme Majorque, le nom d’un endroit où notre idiot de journaliste a bien dû se rendre en vacance, 1. ne réclame aucun effort, et 2. mérite<br /> qu’on se documente avant de le prononcer à l’antenne. Écorcher les mots étrangers n’est pas une obligation ni une fatalité (encore une fois, l'espagnol est une langue très facile), et ça s’évite<br /> facilement... en ouvrant un dictionnaire !<br /> <br /> Quant au fait que les conventions orthographiques diffèrent d’une langue à l’autre, ce n’était pas le sujet. Se documenter sur un mot espagnol, ce n’est pas la mer à boire. Et jamais je n’ai<br /> souhaité un quelconque « linguisme totalitaire ». Juste un peu de politesse et de conscience professionnelle quand on a l’honneur de pouvoir s’adresser à des millions d’auditeurs. J’ai<br /> surtout raillé l’imbécillité consistant à prononcer un mot correctement d’abord, puis à rectifier en faveur d’une prononciation défectueuse !<br /> <br /> <br />
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