Déboulonnons : Jean-Paul II (1)

Publié le par Yves-André Samère

Curieux tandem que celui offert par ces deux papes défunts, qu’un de leurs deux survivants va transformer en saints dans quelques jours ! On peut difficilement imaginer individus plus différents que Jean XXIII et Jean-Paul II. En fait, tout les oppose.

On reparlera de Jean XXIII bientôt, et plutôt en bien, mais aujourd’hui, concentrons-nous sur Jean-Paul II. Celui-ci bénéficie d’une réputation, largement imméritée sur certains points, due à deux facteurs : il a survécu à un attentat surmédiatisé, opération de com’ qu’il a parachevée en allant visiter dans sa prison le type qui avait tenté de le flinguer, et en faisant publier qu’il lui avait « pardonné ». Sensationnel exploit, quand on se réclame d’un Jésus qui, précisément, prêchait le pardon. Cette abnégation aurait été plus complète et plus convaincante s’il avait renoncé (Jean-Paul II, pas Jésus) à se faire accompagner partout de gardes du corps et à se faire appaludir des foules, bien à l’abri dans une voiture blindée. Pourtant, lorsqu’on prêche qu’il n’y a rien de mieux que de rejoindre son créateur et de s’asseoir à sa droite (tiens, justement, la droite !), on devrait souhaiter de mourir vite, pas de survivre, surtout en traînant un tas d’infirmités comme le pape en question. Jamais compris pourquoi les croyants tenaient tant à la vie terrestre, quand l’au-delà est si jouissif. À moins que, modestement, on se croie indispensable...

Autre facteur de popularité au bénéfice de JP2 : né en Pologne sous le nom de Karol Józef Wojtyła (on prononce « voï-ti-oua ») et subventionnant à tire-larigot le syndicat ouvrier Solidarnosc, il a laissé courir le bruit absurde qu’il avait « vaincu le communisme ». Jamais rien entendu de plus bête ni d’imposture aussi outrecuidante ! Le communisme n’a pas été vaincu par l’Église catholique, il est tombé de lui-même après avoir longuement (durant soixante-douze ans) prouvé son inefficacité sur le plan économique et sa nocivité sur celui de la liberté et de la démocratie. Le Vatican n’a pas été pour grand-chose dans sa disparition en Europe de l’Est.

J’aurai encore deux ou trois détails à noter sur ce pape, notamment sur sa machine à fabriquer des « saints » de droite et son peu d’appétence à nettoyer les écuries d’Augias du royaume dont il était le maître, mais ce sera pour une autre notule.

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