Supprimer les dividendes ?
Ce matin sur France Inter, l’invité, Bruno Le Roux, député socialiste, entonne le refrain classique et qui doit faire partie des fameux éléments de langage que les partis de gauche fournissent à ceux qui n’ont rien à dire : vitupérer contre les dividendes. Rappelons, à ceux qui n’étaient pas là et n’ont jamais ouvert un journal, ce qu’est un dividende : c’est cette part des bénéfices d’une entreprise cotée en Bourse, que le Conseil d’administration propose de verser aux actionnaires – le montant étant soumis au vote desdits actionnaires en assemblée générale. Une entreprise qui marche bien et gagne de l’argent peut verser un dividende à ses actionnaires, c’est-à-dire à ses copropriétaires ; une entreprise en difficulté ne le peut pas.
Argument typique de la gauche : « il n’est pas possible » (entendu encore ce matin, donc) de continuer à verser un dividende alors qu’il y a du chômage dans le pays, gardons les sous pour augmenter les travailleurs, ou en embaucher.
Bravo, ces perroquets ont tout compris !
Cesse de verser un dividende aux actionnaires, Bruno, et tes yeux éblouis verront se produire le phénomène suivant : les gens qui ont de l’argent et l’ont investi en Bourse dans l’espoir de faire fructifier leur patrimonine – ce qui n’a rien d’immoral –, constatant que cet investissement ne leur rapporte plus rien, vont revendre leurs actions, dont le cours va tomber mécaniquement. Illico, l’entreprise dans laquelle ils avaient investi ne trouvera plus dans le public les capitaux dont elle a besoin pour se moderniser, et la production va diminuer. Ayant fait de mauvaises affaires après cette fermeture du robinet, et sachant qu’un prêt auprès d’une banque va désormais lui coûter beaucoup plus cher, elle fera probablement faillite et devra fermer, à moins qu’un acheteur chinois, indien, russe, ou un vulgaire Tapie la rachète.
Après cela, eh bien, c’est simple, il ne restera plus aux travailleurs mis sur le pavé que leurs yeux pour pleurer. Et les apprentis sorciers qui ont provoqué cela pourront recompter leurs électeurs.