Des éoliennes au Mont-Saint-Michel ?
J’ignore qui était à l’origine de ce mirifique projet : construire des éoliennes dans la baie du Mont-Saint-Michel. C’est vrai, ça, le site est un peu plat, y installer quelques machins proéminents (je vous en ferai la description chiffrée dans quelques jours, si Dieu me prête vie) aurait agrémenté le paysage !
En tout cas, les gens du coin n’ont pas poussé les hurlements de joie auxquels on se serait attendu. L’État, qui a déjà refusé dix projets de construction d’éoliennes sur les treize qui ont été déposés cer dernières années, ainsi que les régions de Bretagne et de Basse-Normandie, ont mis leur véto et préparent un « périmètre d’exclusion » de vingt à quarante kilomètres autour du Mont-Saint-Michel. Encore des attardés qui ne croient pas au progrès. On a également saisi l’UNESCO, qui dira en juin si lesdites éoliennes « menacent la vue autour du site ». Sic ! Mais non, voyons, qui peut lui avoir donné cette idée, que des éoliennes n’embelliraient pas le paysage du Mont-Saint-Michel ?
Comme pour apporter de l’eau à ce moulin (pardon !) retardataire, les éoliennes elles-mêmes se sont récemment croisé les bras, si j’ose dire. Mercredi 14 mars, à 14 heures 30 précises, les quatre mille éoliennes de France se sont quasiment toutes arrêtées : il n’y avait plus de vent ! Lorsqu’elles fonctionnent, elles fournissent 6700 mégawatts sur les 68 408 mégawatts qu’on produit en France, toutes énergies confondues, mais, ce jour-là, elles n’ont donné que 274 mégawatts, soit 0,4 % du total de notre consommation, ce que les malveillants de la Fédération Environnement Durable (la FED) qualifient de « record absolu d’inefficacité ». Ces ploucs s’éclairent sans doute à la bougie, dirait Sarkozy avec ce sens de la nuance qui lui est propre.
Naturellement, et comme je le répète inlassablement, chaque fois que des éoliennes s’arrêtent faute de vent, il faut suppléer à leur défaillance par des centrales thermiques, celles qui émettent le célèbre CO2 dont il est un peu moins question depuis quelque temps.
On n’en sortira pas.