Égarés !

Publié le par Yves-André Samère

Elle est ubuesque, cette histoire des deux couples de touristes qui louent une petite embarcation pour visiter les gorges du Verdon, puis se querellent, abandonnent leur esquif et quittent la région sans rien dire à qui que ce soit, pas même au loueur de canot. Résultat : durant plus de vingt-quatre heures, tous les sauveteurs de la région les cherchent, sans seulement savoir que ce sont quatre adultes, et non pas, comme on l’avait cru, un couple avec une petite fille !

Bien entendu, la facture est salée : gendarmes, plongeurs, chiens, hélicoptères, radios. Mais à qui la présenter, cette facture ? Les quatre zozos n’ont rien demandé, ils ignoraient même qu’on les cherchait. Aucun délit dans tout cela, donc aucune poursuite judiciaire possible.

Je suggère qu’on sanctionne... le loueur de bateaux ! Dans sa hâte d’écouler le maximum de locations, ce type ne demandait rien à ses clients, pas même leur identité (et aucune caution non plus ? C’est curieux). Ce genre de commerce est illégal, me semble-t-il. Imaginez un loueur de voitures qui se montre aussi léger...

Cela dit, à la base, le coupable, c’est le tourisme ! Cette rage de rentabiliser ses quelques jours de vacances annuels débouche sur des comportements absurdes et irresponsables. Il serait peut-être temps qu’on prenne conscience de la vanité des vacances touristiques. Certains pays, comme la Tunisie, ont transformé leur population en une nation de larbins, parce que, officiellement, le tourisme y est vu comme un bienfait, puisqu’il rapporte de l’argent (les Algériens se sont montrés plus futés : ils sont si désagréables avec les étrangers que personne n’a envie d’aller faire du tourisme chez eux). Mais les dommages collatéraux, on feint de ne pas les voir. Il y a quelques années, un vague copain maghrébin, qui devait rendre à son professeur une dissertation sur le tourisme et ne savait pas quoi écrire, m’avait demandé de lui faire son travail, et il s’attendait à je ne sais quoi. Il a été bien surpris du texte que je lui ai torché en un quart d’heure, un joli pamphlet contre le tourisme, quand il espérait des couronnes de lauriers à l’égard de cette institution, vivement louée dans son pays – qui n’était ni la Tunisie ni l’Algérie, donc devinez lequel. Je riais sous cape.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Le fait de ne pas demander aux clients de justifier leur identité (et de déposer une caution) ne peut pas être justifié par l’affluence ! Il y a beaucoup plus de clients dans un aéroport, et<br /> on le les laisse pas faire tout ce qu’ils veulent.<br /> <br /> Ce loueur de bateaux doit gagner pas mal d’argent, s’il loue 450 bateaux par jour. Par conséquent, il peut engager du personnel pour faire tout ce qui est nécessaire à la sécurité. Cela<br /> s’impose, car enfin, faire du bateau à cet endroit, c’est dangereux, tout le monde le sait.
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D
Le loueur loue environ 450 embarcations par jour, des pédalos, des barques, des canots (ce n'est pas un matériel onéreux comme une voiture). Donc, vu l'affluence, il ne demande pas les papiers ou<br /> une caution.<br /> Les quatre zozos se sont engagés dans un endroit interdit et ont été surpris par un lâcher (modeste) d'eau en amont. Ils ont accosté et se sont barrés. Ils savaient qu'ils étaient recherchés et<br /> c'est une "amie" qui les a dénoncés, quand leur recherche prenait une ampleur démesurée.<br /> Impossible de leur présenter la facture puisque c'est l'Etat qui a initié les recherches et non eux, la seule pénalité qu'ils risquent, c'est... 38 euros pour s'être engagés dans un endroit<br /> interdit.<br /> A propos du tourisme, quand on voit des immeubles entiers totalement vides pendant 10 mois de l'année dans les villes de bord de mer, c'est sinistre. Tout ce béton pour deux mois dans l'année, et<br /> quels mois : files d'attente partout, voitures partout, plages inaccessible, eau pourrie, bref que de la joie et du cancer de la peau.
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