Élitisme ?
Il a pu m’arriver, à l’occasion, très rarement, de railler – mais sans insister – certaines personnes qui, employées dans les médias, parlent ou écrivent le français comme une vache espagnole (NB : je sais que cette expression n’est pas rigoureusement correcte, et que certains prétendent qu’elle dérive du dicton parler le français comme un Basque l’espagnol, mais fichez-moi la paix, c’est beaucoup moins marrant, et c’est moi qui écris, ici, et pas vous).
Bref, mes contradicteurs laissent entendre que ce n’est pas « bien » de ma part de me moquer des autres, que c’est même lâche, que je fais de l’élitisme à bon compte, et que tout ça évoque la France d’en haut dont parlait naguère Raffarin.
Eh bien je ne suis pas d’accord. Nous vivons dans un pays où l’égalité des chances n’est pas un slogan pour gauchiste, et cent pour cent des personnes nées en France ont pu aller à l’école, donc apprendre le français.
Par conséquent, si certaines d’entre elles sont infichues d’aligner trois mots sans faire cinq fautes de grammaire, d’orthographe, de syntaxe ou de ponctuation, on ne va pas les plaindre, elles ont eu, et gratuitement, la possibilité d’acquérir le savoir qui leur manque. Si elles ne l’ont pas acquis, c’est par paresse, négligence, j’m’en-foutisme ou tout ce que vous voudrez, et elles n’ont aucune excuse.