Éloge de la pyramide

Publié le par Yves-André Samère

Mon petit article sur les pyramides ne faisait pas le tour de la question. Les millions de réactions reçues de la part de mes lecteurs m’en font l’amical reproche. C’est qu’en effet, dans mon souci de ne pas faire trop long, j’ai simplifié avec excès. Complétons.

La pyramide, gage de solidité donc de pérennité, c’est une évidence. En effet, de par sa forme même, elle résiste à l’usure (on ne verra jamais une pyramide s’écrouler) non moins qu’aux diverses déprédations : il ne peut vous échapper que, si vous voulez démolir une pyramide, ou simplement prélever quelques pierres pour construire une cathédrale (ou une mosquée), vous serez contraints de commencer par le haut. Or, plus la pyramide est élevée, plus cet effort sera pénible, donc dissuasif.

En ce qui concerne le principal défaut de la pyramide comme tombeau, à savoir son manque de discrétion, j’avais oublié que le problème avait été résolu. Et, cocorico ! résolu à Paris. En effet, le nouveau Louvre comporte ce qu’on appelle une « pyramide inversée », où – c’est le romancier Dan Brown qui nous l’a révélé– se trouve le tombeau de Marie de Magdala, que les ignorants appellent bêtement « Marie-Madeleine » alors qu’elle n’a aucun rapport avec Proust, et qui, dans le civil, était madame Jésus. Ce monument est si discret que, pour l’admirer, il faut savoir qu’il se trouve dans une galerie souterraine, laquelle ne doit rien aux fouilles des égyptologues et tout à l’obsession de François Mitterrand, qui tenait à faire du Louvre le plus grand musée du monde. On dit que cette pyramide est inversée, parce que sa base est en haut, conception originale, et se confond pratiquement avec le sol, alors que son sommet pointe vers le bas. Et comme elle est en verre, personne ne songera jamais à la démolir pour en récupérer les matériaux.

Un exemple à suivre par tous les Pharaons à venir.

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