Éloge de Laurent Weil

Publié le par Yves-André Samère

Ce qu’il y a de bien au Festival de Cannes vu par Canal Plus, c’est que, chaque année, on ressort de la naphtaline le plus mauvais intervieweur de France afin de le proposer à l’admiration des téléspectateurs.

À ce préambule, vous avez deviné que je m’apprête à dire quelques mots gentils sur Laurent Weil, auquel, par un concours de circonstances inexplicables, on a confié la mission de parler du cinéma sur la chaîne. Sur Canal Plus, ils ont Martin Weil et Laurent Weil, or le second est formidable. Il ne connaît que deux questions, et cela donne à peu près ceci :

– Alors, Brad, vous êtes content d’être à Cannes ?

M. Pitt est poli, comme toutes les vedettes qui se soucient de conserver intacte leur popularité, et, quoique un peu blasé puisqu’il possède une maison dans la région, il évite de rétorquer que ces mondanités le bassinent, qu’il préfèrerait se trouver chez lui devant son Dubonnet, avec sa femme et les vingt-quatre enfants africains qu’il lui a offerts, et il jure que, bien entendu, il est suprêmement ravi d’être à Cannes et de pouvoir répondre aux questions si pointues de Mister Weil. De sorte que Laurent, se sentant encouragé, harponne alors une starlette qui a joué nue dans un film du pire réalisateur français :

– Alors, Adèle, quel effet ça fait de monter les marches ?

Adèle, qui préfèrerait peut-être que sa maman l’appelle pour se débarrasser du casse-pieds, s’abstient de répondre qu’elle porte une robe affreuse qui la serre trop, que sourire à ces crétins de photographes qui la tutoient lui flanque le cafard, et que plus jamais elle ne fera un film avec le même réalisateur. Elle bredouille alors une banalité avec la douzaine de mots qu’on lui a fait apprendre avant de quitter Paris, et elle s’éclipse vite fait.

Je compte vous offrir dans quelques jours le texte d’une interview menée par Laurent Weil, transcrite avec exactitude.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

P
Oui je sais, mais je regarde le grand journal à Cannes d'assez loin, à vrai dire, du coup Laurent Weil je fais presque plus attention à sa marionnette aux guignols qu'à lui...
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Y
Avec le festival, Laurent Weil est présent tous les soirs au Grand Journal. Impossible de le rater.
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P
J'avoue, le festival de Cannes, ça m'amusait il y a quelques années, je crois que ça me faisait un peu envie parce que c'était inaccessible. Mais maintenant ça ne m'intéresse plus tellement, du<br /> coup je ne regarde plus et je n'ai pas vraiment de souvenir de ce pauvre Laurent Weil, donc pas vraiment d'avis... Mais la chronique de Didier Porte était très drôle !
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