Encore un film à voir ?
Fidèle à ma ligne de conduite qui consiste à vous conseiller des films que régulièrement vous vous abstenez de voir, voici ma dernière préconisation (oui, je n’allais pas employer deux fois le verbe conseiller dans la même phrase, on a sa fierté). Et pour vous mettre en appétit, je vous dirai que son auteur lui-même a dit de son film qu’il ressemblait à un « dessin d’enfant sur une porte de frigo », que c’était « un exercice cafouilleux d’amateur », un navet « incompétent et prétentieux », et qu’on « y discernait bien un effort intellectuel, mais exprimé grossièrement, misérablement et maladroitement ». Il avait lu Les femmes savantes, pour écrire dans un style aussi aérien ?
À ce stade, votre réflexe est de téléphoner au SAMU pour me faire interner. Malheureusement – tiens, un cinquième adverbe en -ment, recomptez, mon style gagne en légèreté –, vous ne connaissez pas mon adresse. C’est ballot.
Je fais donc un dernier effort, et vous révèle qu’il s’agit du tout premier long-métrage de Stanley Kubrick, Fear and desire, dont je parie que vous ne l’avez pas vu, pour la raison que j’explique ICI. Un navet signé Kubrick ? Mais oui, ça existe, et c’est lui qui l’a dit ! Le film est sorti en France le 14 novembre 2012, et il passera à la télévision, sur France 3, le dimanche 16 novembre 2014, comme quoi, Patrick Brion tient à jour son agenda. Ce film ne dure qu’une heure, est magnifiquement photographié, et cette occasion ne se reproduira pas de sitôt, car aucun cinéma ne se risquera à le reprogrammer : lorsque je l’ai vu, j’étais le seul spectateur dans la salle.
Mais c’est vous qui voyez, comme disait Laspallès.